samedi 14 septembre 2013

Einkauf lohnt sich! Kaufen Sie einen Instantkamera!

Aujourd'hui le blog a 1 mois! Et j'ai déjà eu 299 visites! Wouhou! C'est pas mal pour un sujet qui intéresse une fraction infime de la population! Mais je veux 300 avant minuit!

Les non germanophones ou les mauvais en allemand auront au moins reconnu un mot dans le titre: Instantkamera. Un appareil photo instantané: un Polaroid! Le Polaroid 330. (Quasiment tout l'article est assimilable à tout les Polaroids Pack 100)



"Ah ben ouais les polaroids c'était bien de l'argentique mais je me demande bien comment ça marchait... En tout cas c'était sympa la photo qui sort etc... dommage ça coûtait cher et la qualité était vraiment nulle!"

Voici grosso-modo ce qu'on entend quand on sort le mot "Polaroid". Mais il y a Polaroid et Polaroid (j'aime dire le mot Polaroid.). Bref. Polaroid!


La coque en plastique gris est articulée sous l'appareil mais elle se détache si on veut, et dedans une pince tient les photos ils ont vraiment tout prévu!

Le Polaroid 330 fait parti des premiers Polaroids (vous aurez remarqué qu'il ne ressemblait pas à ceux qu'on voit d'habitude), ceux qui fonctionnent en pack 100 (cartouches de papier miraculeusement encore produite par Fuji et qui sont les moins chères parmi le peu de cartouches instantanées différentes qui existent.)

La qualité des Polaroids n'est pas à refaire: c'est de la merde. Mais pas tous! Car au début les instantanés étaient destinés aux professionnels et les appareils en pack 100 permettent donc de très belles photos! (C'est quoi un pack 100?)
J'aurais bien voulu éviter de me mettre sur le blog mais bon en Polaroid je ne suis pas riche de beaucoup de clichés et je ne vais pas exposer mes amis qui pourraient ne pas apprécier. Du coup me voici comme andouille à côté du cul d'un inconnu devant la Porte de Brandebourg (Brandenburger Tor).
Polaroid c'est américain, des pros en chimie et surtout en optique (et dire qu'ils sortiront les optiques plastique les plus dégueulasse du monde quelques années après une fois qu'ils connaîtront le succès...)
Cet appareil est sorti entre 1969 et 1971.

Son objectif est en trois parties en verre (pas systématique chez les Polaroids surtout après...), avec une ouverture variable de f/8,8 à f/42 et une vitesse de 1/1200s à 10 secondes (là on frise l'horreur...) Mais tout ça on ne s'en occupe pas en fait! Et ouais c'est une cellule électronique qui gère tout en fonction de la lumière! (Et ouais à l'époque, c'est quand même révolutionnaire!)



Tout cet automatisme demande donc une pile. Et les années 1960-1970... inutile de dire que les piles n'existent plus pour des raison écologiques et sanitaires. Il faut fournir 3V à cet appareil, il suffit donc de couper les deux fils et de les souder à un coupleur de 2 piles AAA 1,5 volts qu'on achète pour 2 sous. Et ça marche!


Un Hun avec une hache aurait été plus appliqué, je sais!
L'auto-focus c'est pas encore au point du coup on mesure via un viseur télémétrique à côté du viseur, à l'intérieur l'image est nette quand la mise au point est bonne (que l'on a estimé la bonne distance), sinon l'image est dédoublée.

Il suffit donc dans l'ordre de:
Faire la mise au point en regardant à travers le télémètre en glissant cette barrette.

Déclencher

Réarmer pour la prochaine vue (Perso de peur de prendre une photo j'arme avant de déclencher et pas d'une fois sur l'autre)

Tirer la photo en la tenant fermement et en tirant de toute sa force herculéenne.
Et? Ben il faut attendre en fonction de la température que la photo se développe, c'est marqué sur la photo. Entre 1 et 2 minutes en moyenne. Pour les pressés qui n'attendront pas une seconde de plus: il y a un minuteur derrière! Si ça reste plus longtemps c'est pas grave.
Après on sépare la photo de son enveloppe et on enlève le contour dégueulasse plein de gelée verte qui colle (mais ne tache pas les vêtements blancs! Ouf... j'ai eu peur ce jour là!) Et la photo est là! NE METTEZ PAS VOS GROS DOIGTS SALES DESSUS ELLE N'EST PAS SECHE! (Putain!)
Un peu effacé certes mais je l'ai eu pour 10€ alors bon!

Ca fait beaucoup de déchets pour une seule petite photo! Ben non ne jetez pas le reste! Regardons bien la feuille noire opaque... de l'autre côté, dans la gélatine. On peut voir une image! (N'y mettez pas vos doigts...) Ben ouais: c'est un négatif couleur! Et ça c'est super! On prend ce négatif qu'on scotche de manière étanche sur un plateau, une assiette ou je ne sais quoi, la face noire à l'air. On y verse de la javel et on frotte la couche noire qui se dissout. On rince à l'eau, vire le scotch, rince à l'eau pour virer la gelée inutile côté image (là ou vous avez pas mis la javel sinon... pauvre image...) sans y mettre les ongles: le négatif c'est un film matériel et il se peu qu'il se décolle sinon! Laissez sécher et voilà le négatif! On scanne (avec un scanner à négatif qui est un scanner avec une lampe) et voilà la photo à garder en numérique ou à imprimer à nouveau.


C'est super pour une bonne raison: vous êtes entre amis, vous avez comme par hasard votre énorme Polaroid dans votre poche sac à dos, vous faite une photo et vous l'offrez. Vous vous avez le négatif et vous pouvez refaire la photo papier si vous y tenez ou alors l'avoir en numérique.


J'ai déchiré la pellicule de gélatine contenant l'image sur la feuille plastique. Du coup avec les écarts de lumière au scan ça me donne des images très déséquilibrées.
La c'est le scan de la photo elle même avec son rebord blanc (dont je parlerai à la fin de l'article!)

Autre raison (chose que j'ai bien aimé faire, je ne sais pas ce qu'en on pensé mes amis pour le coup...) vous partez en voyage dans un endroit avec plein de trucs à voir genre... Berlin! Du coup vous aimez vos amis et votre famille alors vous envoyez des cartes postales... mais elles sont moches/kitsches/impersonnelles et c'est pas ce que vous avez vu... Alors envoyez des Polaroids! De vous devant des trucs c'est quand même le top non?! Comme par hasard j'était à Berlin cet été et j'ai fait ça! (Mettez pas les pelloches dans la soute de l'avion!)


Souvent le négatif des irréguarité avec des taches de couleurs comme ici avec une tache jaune sur le toit. La photo elle n'a pas ce problème pour le coup. Mais je l'a envoyée. (Je sais pas à qui...)
La cathédrale de Berlin (Berliner Dom) et la tour de télévision (Fernsehturm), plus haute tour d'Europe. 
Bref du coup c'est juste génial! Surtout au moment de sortir la photo (faut tirer comme une brute, c'est pas pour les lopettes! Du coup il m'est arriver de prendre le papier du bout des doigts et de déchirer la languette... là c'est un problème qu'il faut résoudre dans le noir!). C'est aussi génial de découvrir la photo après avoir attendu!


On remarque bien que Berlin c'est à la fois très nature est urbain à la fois, la on attend le métro dans le quartier de Dahlem (Bon Dahlem c'est plus vert aussi...)

D'un point de vue film vous n'avez pas tant le choix (en même temps que vouloir de plus?) il y a couleur en 100/21° ISO ou Noir et blanc avec un négatif directement utilisable il paraît en 3000/ euh... ça doit faire du 35 DIN du coup du 3000/35 ISO... (Alors 3200 c'est 36 DIN donc 1600/3 c'est 533 donc 2x 533 ça donne environ 3000 c'est ça!) [WTF j'ai dis là? Cliquez ici, cliquez!]


Les pack d'aujourd'hui sont en 100/21° ISO mais ça change rien.
3000 ASA pour le N&B
La différence de sensibilité est donc à indiquer en glissant un bouton sur l'objectif. Par ailleurs sur l'objectif on peux tourner une bague qui permet d'éclaircir ou assombrir la photo!

A quoi peut servir la trou sur le côté de l'objectif? Ben mettre un flash. Bon les flashs sont plus trop d'actualité, c'était des ampoules bleues etc... mais Oh magie! Il y a une prise ronde exprès pour un synchro-flash! On peut utiliser nos flash actuels et faire des Polaroids de nuit!


La Alexanderplatz et son horloge universelle ainsi que cet immeuble de 37 étage d'où des gens font du saut à l'élastique quand on passe dessous...

Dans le passé cet appareil aurait vraiment pu servir! Comme aux journalistes par exemple! Alors oui ça a servi aux journalistes, il parait que certains s'en serviraient encore (si si!) et pas uniquement aux journalistes...
Cet été me voilà à Berlin, je suis entre le Museum des Terrors (sur la finesse des Nazis) et Checkpoint Charlie (et la gentillesse des douanes soviétiques) je tombe sur une exposition sur la Stasi et l'espionnage abusif perpétré par les autorités est-allemandes. Je comprend pas grand choses et c'est surtout des écritures en pas français. Puis un moment ils expliquent qu'un certain monsieur ne semblait pas vraiment très nettes aux yeux des faux disciples de Lenine, du coup certains bonhommes les espionnent, ils guettent le moindre écart, et cherchent toute chose qui pourraient prouver qu'il est un ennemi du peuple. (Terme officiel.)  Alors outre le courrier etc, quand il était au travail, les espions qui ont les clés de tout le monde, sont rentrés chez lui, ont pris des photos et sont repartis ni vus ni connus. Et 40 an plus tard, dans une vitrine trône une photo couleur (rarissime à l'époque surtout en RDA) d'un appartement typique des années 70. Et cette photo c'est une photo d'un pack 100! Et oui! La Satsi avait donc des Polaroids Pack 100 couleurs acheté à la firme américaine, pour violer l'intimité de pauvres malheureux qui allaient sûrement se faire embarquer pour rien au final. (Et ça c'est pas dans les livres d'histoire!) Ni même dit au musée, ils avaient juste une photo rien de choquant pour eux, même si la couleur était rarissime, que le contour blanc était absolument inutile puisque ç'aurait été du gaspillage de faire ça sur du papier photo normal et même une perte de résolution ce qui ne sert à rien en espionnage, et que pourtant, ils ont du aller acheter ça chez les ennemis américains la queue entre les jambes. (A moins qu'ils n'aient réussis à faire des copies mais je doute vraiment!)


Sur ce, j'escalade donc le mur de Berlin côté Est. Plus sérieusement, la photo n'a rien donné d'intéressant à cause de l'écart de lumière entre le ciel clair et le mur, mais les négatif sont toujours plus clair (environ d'un 1/3 d'après ce qu'il se dit...) du coup les photos où on ne voit rien deviennent exploitable comme celle-ci ou celle sous l'horloge universelle.
Le titre en allemand prend donc tout son sens!

Ben oui "Einkauf lohnt sich!": "Acheter vaut la peine!" Non ça ne vous dis rien? Normal! C'était un slogan utilisé par les est-allemand lors de la réalisation du déclin de leur économie. Ils avaient placardé ça sur une grande galerie commerciale pour inviter à la consommation (ironique n'est ce pas?) et soutenir un peu le gouvernement qui se saigne pour offrir "l'idéal socialiste" du moins du côté des prix. (Et sans vouloir vous spoiler: ils ont pas réussi.)



C'est une photo de Klaus Morgenstern, photographe est-allemand pour un journal important, il avait donc des pellicules couleurs pour lui. 

Pour vous donner une idée: on est en 1978 en RDA et on part une semaine en vacances au bord de la mer Baltique, on achète pour l'occasion une pelloche couleur, on a un appareil 24x36 et on est pas trop mauvais.

-Pellicule couleur Orwochrom NC 19DIN = 4,25 Mark (développement compris)
-Photo couleur: 
7x10cm 1,70M
9x12cm 2M
10x15cm 2M50 (10x15 c'est ce qu'on connaît, le format A6, nos photos normales) 

On veut vraiment nos photos pour faire un album, c'était les vacances du siècle entre le volley-ball nu sur la plage (oui en RDA on est nudiste), la famille dans la Trabant, la couleur de la mer... On choisit les plus belles du négatif et on est bon: on en prend 30/36. 

Prix de revient: 64,25 M

Revenu moyen d'un Est-allemad en 1978: 800M
Revenu moyen d'un français en 2013: 1600€

Prix en euro: 128,50€ les 30 photos couleurs!

Quand Klaus Morgenstern a dû quitter le journal il a donc dû s'acheter des pellicules noir et blanches.

5 commentaires:

  1. Je suis choquée, je t'imaginais carrément plus âgé en fait ! (Je pense que c'est le fond couleurs années 70 qui m'a induite en erreur).
    Sinon pour rendre ce commentaire un poil plus constructif, je ne suis pas d'accord sur le fait que le 330 fait parti des premiers Polaroids, puisqu'avant les pack 100 on a eu les 80 et bien avant les pack rouleaux (mais c'est sur que c'est beaucoup plus vieux que les 600 ou SX-70 qu'on a l'habitude de voir). Et la plupart des appareils de pack 100 ont une optique en plastique bien dégueu quand même, ce format n'est pas toujours gage de qualité. Mais c'est tout de même un format de photo que j'aime énooormément et le 330 fait quand même super bien son travail !

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    1. Hé oui je suis de la génération qui n'a touché l'argentique que petit et dont la plupart des représentant pensent que c'est enterré comme le minitel ou la macarena.
      Concrêtement les packs 100 sont de la première génération de polaroid avec les pack 80 qui sont des instantanés négatifs par migration de pigment. Les journalistes s'en sont servis pour remplacer les réflex grand formats. La plupart ont une qualité très satisfaisante (tant que l'exposition n'est pas compliquée). Mais il y a forcément des plus et des moins. Le 330 est top en tout cas. De temps en temps faire une image à garder ou une carte postale c'est super. :)

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    2. Les films rouleaux sont arrivés bien avant (1948), mais sinon tu as raison, je suis allée réviser ma leçon et les packs 80 et 100 ont bien été produits en même temps (à partir de 1962). En termes de chimie, je ne sais pas si les rouleaux et les autres packs sont similaires.

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  2. Si la chimie du peel-apart a toujours eu les mêmes grandes lignes: un négatif qui se recouvre de chimie qui le développe plus ou moins vite puis migration des surplus du négatif vers le papier blanc en face: le positif est fait.

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    1. Je parlais des chimies précises utilisées, je ne sais pas si la même a été gardée entre rouleaux et 100/80, faut que je me replonge dans les bouquins.

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