Les pellicules négatives couleur sont les plus simples à développer et pourtant, le développement coûte une fortune! 16€ quand je l'ai fais faire par une boutique Kodak.
Et pourtant c'est vraiment simple et ça ne demande pas vraiment de matériel, je vais expliquer comment faire son développement couleur, ou autrement dit: un C-41.
LA CHIMIE:
Premièrement qu'est ce qu'il faut pour développer en couleur? Ben c'est standardisé depuis un moment, maintenant, 100% des pellicules couleurs (et une noir et blanche) se développent dans de la chimie dite "C-41", c'est un kit avec:
_UN REVELATEUR CHROMOGENE
_UN BLANCHISSEUR-FIXATEUR (ou BLIX)
_UN STABILISATEUR
Elles sont belles mes bouteilles... |
Le plus connu et en général le moins cher est le Kit Tetenal qui se négocie autour de 25€ le kit pour 1L de chaque produit qui permettent de faire 12 à 16 films de 36 vues.
Les temps sont les mêmes pour toutes les sensibilités (sauf les très hautes), mais plus vous développez de pelloches sensibles, plus vous épuisez vote kit, ainsi on considère 12 à 16 films par litre pour des 200/400ASA.
Donc on ne se fout pas de notre gueule mais faire sont développement à la maison est rentable au bout de 2 à 3 films; on se fout un petit peu de notre gueule.
La chimie se conserve mal essaye-t-on de nous faire comprendre. Que nenni je vous dirais, si vous pouvez vous offrir le luxe d'avoir 3 bouteilles étanches (genre jus de fruit) et un frigo, vous êtes sauvés. J'ai fait duré un kit plus d'un an sans problèmes. A température ambiante il faut faire attention, ça se dégrade plus vite.
En haut: un négatif couleur, en bas un négatif issu d'un traitement croisé (une Ektachrome VS100 développée en C-41) |
LE MATERIEL:
_Une cuve type Paterson
_Un seau ou un évier
_Un récipient (éprouvette, bouteille, bassine...)
_Un thermomètre
_Un entonnoir
LA TECHNIQUE:
Je vous invite à lire comment on fait un développement en Noir et Blanc avant pour charger une pellicule dans une spire et la mettre en cuve si vous ne savez pas encore le faire.
Preuve qu'il ne faut pas être parano, la notice indique 38°C ou 100°F. Ce qui n'est pas exactement pareil. |
1°) BAIN MARIE
Il faut emmener les produits à 38°C. Donc le tout part dans le seau qu'on remplit d'eau chaude et on vérifie. Une fois le trait des 38°C à peine dépassé dans la bouteille de révélateur chromogène, on retire les bouteilles et on commence.
La température est importante, il faut bien la respecter, même s'il faut avouer qu'en C-41, le système est assez permissif. Pas de panique non plus.
2°)LE REVELATEUR CHROMOGENE
Fait pour révéler les grains d'argents insolés par la lumière (ces grains sont associés à des colorants). Ainsi, comme en Noir & Blanc, on obtiendra l'inverse des couleurs projetées par l'objectif sur le film, soit un négatif. (Voir à la fin.)
Ce bain dure 3min15sec. Enclenchez le chrono dès que vous versez le révélateur dans la cuve. Et retournez deux-trois fois toutes les minutes, en tapant le fond en reposant la cuve pour que les bulles d'air ne se coincent pas contre le film, empêchant le développement.
On met les 3 dedans. J'avais juste pas de place pour la photo. |
Au boût de 3min15 on verse le produit dans sa bouteille grâce à l'entonnoir et on passe directement à la suite.
3°) LE BLIX
On le verse dedans et on attent 3min... environ, pour être correct on attend que ce produit ait dissous les grains d'argent non réduits par la lumière. Et donc s'il reste plus longtemps... bah c'est pas grave. Faut pas abuser non plus je pense.
Attention, ce produit est à base de permanganate de potassium (souvenez vous des cours de bio) ça tâche! Très méchamment.
Une fois le BLIX remis en bouteille on rince avec de l'eau à 38°C. Plusieurs fois jusqu'à ce que l'eau soit claire. (Faut bien le faire 4-5x sur un total de 3min environ, le temps que la gélatine du film se dégorge de ce produit par phénomène d'osmose.)
4°) LE STABILISATEUR
Pas vraiment indispensable son rôle n'est pas à préciser, mais outre une amélioration de la conservation du film, cette sorte de savon (en plus puissant quoi...) permet d'éviter les poussières sur le négatif. Le bain dure 1min, puis pas besoin de rincer.
On sort le film, on l'essuie si on utilise une pince essorante (houleux sujets avec des gens pour (comme moi) et beaucoup de contres.) Sinon on l'accroche à l'étendoir avec une pince en haut, une pince en bas et il reste plus qu'à laver le matériel. Une fois sec, on peut choisir de scanner ce film où d'aller chez le photographe et de faire une économie considérable en choisissant les photos qu'on veut mettre sur papier sans payer le développement.
On peut donc développer des négatifs couleurs...
Agfa Vista 200 (Que je déconseille vivement!) Alpes d'Huez Pentax K1000 et polarisant. |
Même recette. |
Rollei Digibase Pro 200 CN |
... ou faire du traitement croisé: mettre une diapo dans de la chimie négative. Ca donne des dominantes différentes d'une pellicule à l'autre. Il faut se rensiegner sur le net mais l'âge de la pellicule change la donne aussi.
Sensia 100 |
Sensia 100 |
Au total, entre le début du développement (révélateur chromogène) et le moment ou j'accroche le film pour sécher, il se passe 12 min. Voilà Voilà!
Si vous voulez comprendre comment marche une pellicule négative, j'ai ces bonnes planches d'un ancien livre "Technique et Pratique du Développement des Négatifs et Inversibles Couleurs." de J. PRIOLAUD
Passionnant, instructif, très didactique. J'ai adoré et cela m'a donné envie de tenter l'opération. Marre d'avoir un stock de film couleur non développés en raison du prix exorbitant.
RépondreSupprimerJe croyais la cuve électrique rotative indispensable, vous démontrez le contraire !
Un grand merci.
Benjamin
PS : Bravo pour votre blog, il es passionnant et très drôle.
Hé hé merci! N'hésitez pas à vous lancer et si vous avez des questions, le forum 35mmcompact sera ravi d'y répondre! ;)
RépondreSupprimerSi mon blog vous a plu j'ai aussi www.sorbetbougnat.blogspot.fr dans un autre registre. Mais étant désormais expatrié j'ai du mal à faire de l'argentique là.