samedi 26 avril 2014

Rollei Digibase CN 200 Pro

Désolé pour l'absence d'environ deux mois... je suis pas débordé pourtant, juste un peu carrément psychologiquement instable. Mais ça faut pas le dire, c'est le mal. Et niveau pellicules je suis un peu dans une phase creuse depuis quelques mois. Mais j'en ai fait au moins deux et il serait temps de faire partager.

Par ailleurs! Je suis plutôt agréablement surpris de la fréquentation du blog, en deux mois de vide j'ai eu une présence moyenne 2x à 3x plus haute que ce que je faisais d'ordinaire avant, plein de mots de recherches en ont attiré ici avec une groooooosse majorité de personnes qui finissent ici pour se lancer dans la peinture à l'émulsion photo-sensible! Ah! si je pouvais avoir des retours ça serait superbe n'empêche! Mais vu le peu d'info sur le net et surtout en français c'est normal qu'on arrive ici! Mwa ha ha j'ai dégoté une niche!


Bref je diverge! Je vais présenter ce que peux donner la Rollei Digibase CN 200 Pro, le film couleur négatif (CN) de rollei (et pas la diapo qui est le CR: Color Reversal).

De ce qu'on en voit sur le net, c'est plutôt moyen, les couleurs font assez rétro, plutôt inattendues parfois mais tout en restant proche de la réalité, le grain est très présent pour une 200/24° ISO et le piqué très limité...

Mais moi ces couleurs un peu rétro me tentaient vraiment et même si 36 poses c'est trop pour moi, je me suis trimbalé mon cheptel Olympus pendant plus d'un mois pour finir cette pelloche.

Vraiment partout...

Au final j'ai quand même été globalement déçu. Malgré l'emploi d'objectifs parmi les meilleurs d'Olympus le piqué est affreux (Ah oui! Je suis devenu intransigeant sur le piqué depuis que j'ai investi dans un ordinateur avec un écran de plus de 10 pouces, d'ailleurs j'ai pu recorriger toutes les dominantes de couleurs et toutes les pétouilles de l'article "La campagne en couleur" si ça en intéresse certains.)

Non parce que le 28mm ça peut être super mais là... on dirait une maquette mal peinte.
Détail à 100% du scan à 2400dpi. Si c'est pas scandaleux ça...

Pour le rendu des couleurs c'est bien ça, des couleurs douces, pas forcément très franches ni très chaudes mais qui se prêtent bien aux thèmes printaniers je trouve.

Je trouve que les couleurs sont parfaites ici, le bleu est super, le rose est pas trop chaud mais sans être pâlot, le vert reste tendre mais est vif quand même. J'adore les couleur de cette image!
Du coup des tons plus chauds auraient étés bienvenus sur celle là mais... j'ai pas pu faire mieux.

Quand je parle de couleurs un peu rétro je trouve que ça se voit bien sur celle là. Tout tire sur le blanc cassé/jaunâtre.

Ici le orange aurait pu être plus beau mais bon la pelloche ne se prête pas aux tons chaud, mais en revanche, j'ai constaté plusieurs fois que les tons métalliques rendent bien. Et pour ceux qui aiment le grain, au flash et avec une grande ouverture on tombe sur un fond sombre très granuleux. Ici ça s'y prête bien à mon avis.
Après j'ai trouvé pas mal de défaut à ce film, d'abord, pour ceux qui développent en C-41 chez eux, je dois les prévenir: la cartouche est INVIOLABLE!! Mais elle n'est pas parfaitement étanche à la lumière! (Les moins sans les plus!) Je n'en ai jamais autant chié pour décapsuler une pellicule 135! J'en ai presque troué le métal à deux endroits!  Et de ce que je disais, sur la non étanchéité de la cartouche j'y reviens parce que c'est juste MEGA GRAVE en argentique quand même! A charger dans le noir tout simplement, c'est hyper pratique quoi... Le velours ne doit pas suffire, mes premières images ont le beau trait magenta de la lumière qui est passée par la fente et qui à traversé le film, et les perforations de mon négatif sont bien vertes sur 7 - 10 vues. (Oui vertes, le négatif du magenta!).

Ma première photo (Ouais j'ai pris le temps d'enlever les poussières faut pas abuser non plus!)


Ma deuxième photo (Un reflet bien graphique de l'effondrement  d'un sol dans une ancienne mine de plomb.)
En revanche, j'adore la texture du film qui ressemble à du papier, mais encore un problème (qui peut être un avantage pour les appareils brutes comme l'Argus "Brick") le film est réellement INDECHIRABLE! Quand on a enfin sorti le film de sa cartouche, qu'on est dans le noir et qu'on essaie de déchirer l'amorce et l'accroche à l'axe, qu'on y va avec les doigts, puis les dents, puis qu'au final on doit tout protéger de la lumière pour sortir chercher des ciseaux et que ça marche à peine... Wouah! Faut anticiper quoi....

Sinon le plus majeur de ce film c'est... qu'il sent super bon! Ouais c'est débile mais c'est vrai! Leur émulsion particulière fait que ce film sent trop bon. :D
Mais évidemment il faut éviter de sentir les produits chimiques volatiles...



Le plus grand avantage de cette pellicule est (il paraît) l'absence de masque orange sur le négatif. Tous les négatifs couleurs sont des bandes bien oranges, pas très belles et là on a un support blanc, plus facile à scanner.
Alors j'arrête tout de suite: quand on le sort de la cuve on panique, le film est grisâtre dégueulasse et pas du tout transparent comme un film noir et blanc. Si on regarde à la lumière... ouais ça ressemble presque à ce qu'on nous promet. Puis au scan... non. Ya rien à dire c'est pas évident à scanner. Des dominantes qui apparaissent sur certains négatifs et pas d'autres, des couleurs moyennent fidèles pas facile à estimer pour se calibrer... Bref j'ai trouvé ça aussi facile qu'un traitement croisé... C'est dire.

Voilà 3 exemples de scans que j'ai pas réussi à récupérer du tout...

C'est quoi? Des œufs de grenouilles... Oui c'est dégueulasse.

Alors j'ai eu de belles photos parfois, mais globalement j'en suis hyper déçu et j'en ai encore une puisqu'ils les vendent que par 2 (ou par bobines de 100pieds/30.5m! La blague...)

Honnêtement j'avais envie de couleur cet hiver et là je crois que je suis vacciné entre cette pelloche et le prochain article que je vais faire sur la Vista 400 (qui est superbe faut pas hésiter!) et le tirage RA-4. Mais si j'ai un jour l'occasion de vivre une situation m'autorisant de sortir un appareil, je vais essayer le noir et blanc avec une belle Pan-F qui attend depuis trop longtemps déjà.

Encore trois images et voilà tout.



samedi 15 février 2014

La photographie en 3D

La 3D en photo on la connaît depuis plus d'un siècle. C'est vers la fin du XIX qu'on a eu l'idée de prendre deux photos décalées de la largeur de nos yeux et de les mettre dans une visionneuse pour que chaque oeil voit une photo. Et là: BAM! Ca marche! On voit l'image comme si on y était avec les éléments devant qu'on veut attraper et ceux derrière qui s'éloignent: c'est la stéréoscopie.



Depuis on a fait pas mal d'appareils stéréoscopiques, mais l'avènement du numérique a bien nuit à la chose. C'est parfaitement faisable, mais un appareil avec deux cellules numériques ou deux appareils numériques montés ensemble c'est hors de prix. D'autant qu'il faudrait y mettre sur papier. Du coup, fini les petites cartes avec des visionneuses kitschissimes où on pouvait voir la ville des vacances en 3D comme dans les années 80-90.



Mais il en existe et il s'n produit encore! Holga en produit! Pour le format 120 (donc qui prend 6 photos stéréoscopiques par pelloche... ça fait un peu cher mais la qualité est là [Holga 120 3D]), et pour le format 135, (un appareil prends 18 photos stéréoscopiques carrées 24x24 [Holga 135 3D], et un autre en prend 36 en faisant deux demi-formats. [Holga 135 TIM])


Visionneuse pour le 135
Moi le mien c'est le Holga 135 3D:

Il prend des pelloches 135 et prend donc des photos par 2. Donc la pellicule de 36 donne 18 images 3D. Il n'a pas beaucoup de réglages comme ses deux frères: une vitesse d'1/100ème de seconde, deux ouvertures (f/8 pour nuageux ou flash; f/11 pour ensoleillé.) et la pose B.
On doit utiliser une pellicule de 100ISO dedans.
Il faut faire la mise au point avec des symboles pas pratiques mais il y a l'équivalent en mètres dans la notice... en chinois.)


Les deux objectifs sont indépendants en réglages.
Mais comment ça se passe? 

-Soit on charge une pellicule négative et on fait imprimer les photos à des formats très spéciaux pour des visionneuses à papier. (C'est très cher, pas très beau et pas pratique du tout.)
-Soit on charge une pellicule diapo dedans, on fait développer, on met les diapo dans leurs montures spéciales et on regarde. (C'est plus beau grâce aux couleurs éclatantes des diapos, moins cher et plus pratique.)

Du coup j'utilise le mien avec des Agfa Precisa 100 (Diapo couleur)

Monture spéciale pour le 135
Niveau qualité c'est pas formidable en 135 puisqu'on a des objectifs plastique d'Holga quand même. Mes diapo 24x24 faites par le Holga 135 3D ne sont pas superbes si on les scanne ou essaie de les agrandir, mais elles sont parfaites dans la visionneuse. Le Holga 120 3D sera de meilleure qualité. Le Holga TIM, malgré sa gueule de merde a une bonne qualité j'ai trouvé (j'ai utilisé un demi négatif pour en faire un tableau et il de de bonne qualité.) Mais le TIM doit passer par des négatifs et les mettre sur papier (ça se fait si on fait ça chez soi, sinon on peut essayer de la diapo mais il n'y a pas de montures 1/2 format, il faut les mettre dans des montures 135.)


Jardins de Charlottenburg

Sinon on peut mettre un flash et ça c'est bien! Mais il faut appuyer vite sur le bouton car les deux objectifs ne sont pas parfaitement synchrones et il arrive qu'un petit bout d'une des deux diapos soit partiellement noire puisque le flash s'est éteint avant que l'obturateur se soit ouvert totalement. Mais en appuyant comme il faut (et pas en hésitant, en cadrant et en appuyant doucement en se disant: "Attention j'yyyyy vaaaaaiiiiis....." comme moi.)


Fernsehturm et l'Horloge universelle de la Alexanderplatz.
Pour les fans des expositions multiples, on peut déclencher autant de fois qu'on veut sur une même surface. Pour les maladroits... tant pis. L'avantage c'est que certaines sont drôles et qu'on a un effet de 3D beaucoup plus fort.


Mais ça reste quelque chose de superbe! Revoir ses images 3D de ses vacances d'été en plein hiver comme si on y était c'est quelque chose de formidable.

Honnêtement ça vaut le coup. Après il existe des appareils plus vieux avec plus de réglages. Je pense investir dans un Stereo Realist pour pouvoir utiliser de la diapo en toutes conditions.

dimanche 9 février 2014

Fomapan 100 Classic (Review)

J'utilise ce film depuis que j'en ai acheté une bobine de 30,5m/100ft chez Fotoimpex en mars dernier. Je l'ai choisi principalement pour son prix (environ 42€), sa soit disant souplesse de 25/15°ISO à 400/27°ISO, et sa grande qualité d'image.
Depuis le temps j'ai eu le temps de la tester. Enfin pas tellement puisque j'ai testé beaucoup d'appareils incertains sans pour autant tester le film. Mais j'en ai vu assez pour conclure que ce film est super! 

FOMAPAN CLASSIC 100 @100/21°ISO

Tout d'abord à 100 ISO il n'y a rien à dire: il encaisse les surexpositions et les sous expositions de -1IL à +2IL sans problèmes. Il a un contraste normal et une bonne gamme de gris. Pas de grains et une grande résolution (qui est plus fine que mon scanner du coup je ne peux pas montrer le maximum qu'elle peut produire.)

Olympus OM20/100mm Zuiko/ATM49 (1+2) 13min

ArgusC3/Pose B 45min/ATM49 (1+2) 13min

ArgusC3 /ATM49 (1+2) 13min


Pour la développer j'utilisais de l'ID-11 stock (parce que je ne connaissais pas les secrets des dillutions), puis maintenant de l'Atomal 49. A 100 ISO, il est conseillé de prendre entre 6 et 8min stock, et de mutiplier par 1,7 à 2 en dilluant à 1+2. Je met en général 13min à 20°C pour 100/21°ISO.

Mais c'est pas drôle si on n'essaye pas d'autres sensibilités, alors j'ai essayé toujours en appliquant une règle au développement: rajouter ou enlever 15% du temps de développement par diaphragme (ou IL, ou EV, ou STOP...) d'écart.

FOMAPAN 100 CLASSIC @400°27ISO

Ben ouais la légendaire souplesse de la Fomapan! Il faut tester deux diaphragmes au dessus! 

De deux choses l'une: Foma explique que son film peut être développé à 100ISO et être utilisé sans problème de 25 à 400ISO (Donc avoir des variations de +/- 2IL) Or je préfère pousser le développement [13min x 1,15² = 17min12sec ATM49(1+2)]

Alors à quoi bon? Voilà pourquoi en petit, pour ne pas saouler ceux qui s'en cognent. 
(J'ai voulu essayer à 400 pour pouvoir utiliser mon Smena 8M avec un flash en soirée. Pourquoi? Parce qu'il a une ouverture de f/4 à f/16 et qu'avec un flash et une pellicule de 100/21°ISO, cela me donne une possibilité d'avoir une photo correctement exposée de 1m à 4m. Plus loin ça sera noir. Alors qu'à 400/27°ISO je tombe entre 2m et 8m. En soirée, j'aurais des amis de loin, mais aussi des portraits à 1m. Du coup, un filtre de densité neutre N-4 (donc qui diminue la lumière par 4), me permet d'utiliser mon appareil comme s'il avait une sensibilité de 100/21°ISO et donc me rapprocher à 1m. L'autre avantage à 400/27°ISO est qu'au soleil on peut diaphragmer et augmenter la profondeur de champ, chose que je voulais voire suite à la correction de mise au point qu j'avais faite à l'appareil.)
Exposée à 400 développée à 100 Agfa Iso-Rapid
Exposée à 400, développée à 100 Agfa Iso-Rapid
Poussée à 400 / Smena 8M
Poussée à 400 / Smena 8M

FOMAPAN 100 CLASSIC @50/18°ISO

De beaucoup, on lit que ce film est mieux à 50ISO. Je pense pouvoir être d'accord. J'ai essayé un film à 100ASA en l'exposant à 100/21°ISO, 50/18°ISO, 32/16°ISO et 25/15°ISO et je trouve que le négatif à 50ASA à la densité la plus à même de correspondre à un film correctement exposé. 
Je n'ai pas testé en diminuant le temps de développement de 15%. (x0,85)

Différentes expositions sur film développé à 100/21°ISO
(Malheureusement la cellule à été faussée par la trop grande luminosité du ciel.)

FOMAPAN 100 CLASSIC @25/15°ISO

Sur le net, pas mal disent préférer ce film à 50 ASA et terminent toujours en disant: et pourquoi pas à 25? Sans jamais le faire. Ben moi j'aime bien les films de faible sensibilité, ça permet d'ouvrir le diaphragme, d'avoir de beaux flous de Bokeh et on passe moins de temps à développer. (Parce que passer une demi-heure derrière sa cuve rien que pour révéler une Delta 3200, c'est pas forcément très épanouissant...)

Ici j'ai testé en développant à 100ASA [13min ATM49 (1+2)] et en adaptant à 25ASA [13x0,85² = 9min21sec ATM 49 (1+2)]

Fomapan 100 dropée à 25ISO / Olympus OM20/100mm Zuiko/Filtre Orange

Fomapan 100 droppée à 25ISO / Olympus OM/100mm Zuiko

Fomapan 100 dropée à 25ISO / Olympus OM/100mm Zuiko

Fomapan 100 droppée à 25ISO / Olympus OM20 /Filtre Orange

Que dire? Ben à 25/15°ISO on surexpose le film de 2IL et il devient bien contrasté. Il en découle des blancs et des noirs assez profonds. (Le champs à l'air d'être pris en infrarouge, le paysage de la dernière a une montagne éteinte.) Mais ce contraste devrait bien se prêter au tirage d'autant qu'on a toujours une bonne palette de gris!

CONCLUSION

En conclusion je dirais que ce film est (à mon goût) idéal entre 50/18°ISO et 100/21°ISO et que même, il est pas plus mal de l'exposer à 50ASA en la développant à 100ASA. Elle est bien puisqu'on peut facilement la pousser 400 sans problèmes de grain, de contraste ou de voile. On peut descendre ce film jusqu'à 25ASA mais ce n'est pas son meilleur rendu évidemment, il reste quand même très bon!

Je me pose juste un question: peut-on aller plus loin? 12/12°ISO? 800/30°ISO? 1600/33°?! Je pense que varier de 3IL avec cette pellicule et un révélateur fin comme l'Atomal 49 ne serait pas une mauvaise chose. J'essayerai et compléterai ce post alors.  

vendredi 31 janvier 2014

L'école buissonnière

Suite à moultes péripéties, j'ai découvert le moyen d'améliorer (ou plutôt corriger) les photos du Smena 8M (enfin de mon nouveau... j'ai cassé l'ancien). Je ne l'expliquerai pas aujourd'hui (la flemme), mais je poste les photos que j'ai fait avec, après cette correction.

Ici, tout est diaphragme à fond (f/16) pour avoir le meilleure netteté possible.
La pellicule est une Fomapan Classique 100 poussée à 400/27° ISO
Pour la développer j'ai utilisée la méthode donnée dans l'article sur le développement, ici ça donne dans de l'Atomal 49 à 1+2 (temps x1,85)
8min x 1,85 x1,15² = 19min30sec









Puis j'ai dû finir la pelloche, et j'ai voulu tester de mettre plusieurs "close-up" / bonnettes macro, au bout pour rapprocher la mise au point à moins d'1m.

Deux bonnettes de 240mm: mise au point à 12cm! 


Deux bonnettes de 240mm et deux de 716mm (moitié moins fortes), donc rapprochement à 6cm!
(Mais j'ai ouvert qu'un quart du temps que j'aurais dû, d'ou le fait qu'on ne voye pas grand choses. Même si je m'en fiche, l'important c'est de voir qu'on peut se rapprocher à 6cm avec le Smena!)