dimanche 27 juillet 2014

L'infrarouge (du moins selon Ilford)

Un autre avantage de l'argentique est de pouvoir faire de la photo infrarouge plus étendue qu'en numérique à condition d'avoir une pellicule capable de capter des infrarouges. 

Alors pourquoi faire?
La photo infrarouge donne des images (N&B) avec des teintes anormales, les feuillages sont blancs éclatants, l'eau est noire etc... car la pellicule ne capte pas les couleurs visibles qui sont reflétées mais les infrarouges uniquement, rayons que l'on ne voit pas et donc on ne sait pas vraiment comment va apparaître le monde sur l'image.


Comment faire?

Il faut une pellicule spéciale qui capte les rayons infrarouges. Il en existe plusieurs (2 ou 3 sont encore disponibles mais uniquement en noir et blanc, une couleur existait mais c'était de la sorcellerie) et toutes sont en fait des pellicules normales qui captent les couleurs visibles, les UV proches (à cause de leur grande énergie les films les captent très facilement) et les infrarouges (ondes électromagnétiques plus faibles, donc plus difficiles à faire capter par le film). Ici je montre des photos prises avec la Ilford SFX qui est une "fausse" infrarouge, car elle capte plutôt des rouges lointain ou des infrarouges proches plutôt que de vrais infrarouges. Du coup l'effet est plus limité.

Alors pour occulter les lumières visibles et UV pleine d'énergie et prêtes à brûler le film en une fraction de seconde, il faut mettre un filtre IR devant l'appareil.

C'est quoi l'infrarouge?

Oui je l'ai piquée sur google mais faut bien illustrer.

Les rayons infrarouges (IR) ont une longueur d'onde qui commence à partir de 700nm environ, en dessous c'est le rouge et biiiiieeeeeen plus loin c'est les micro-ondes (oui celles qui font exploser des chats au lieu de les sécher). Plus on se base sur des infrarouges lointains plus les effets obtenus sont importants et hors du communs, mais ils sont plus difficiles à capter.


De mon côté j'ai un filtre qui bloque tout les rayons de moins de 720nm et la SFX capte jusqu'à 740nm environ. Ce qui fait une petite plage de 20nm avec des rayons peu puissants, donc il va falloir un trépied et attendre longtemps pour prendre une image.
720nm c'est très proche à tel point qu'on voit à travers le filtre à l’œil nu, mais tout d'un rouge très sombre. (Tout le monde ne voit pas aussi loin, certains captent plus loin... c'est les merveilles du corps humain.)

Pour prendre la mesure avec des infrarouges si proches, je règle mon posemètre sur 200ISO (sensibilité de la SFX) et je met mon filtre devant la cellule. J'ai obtenu des temps entre 4 et 16 secondes par f/5.6. En plein soleil.

Alors oui en plein soleil, pourquoi? Parce que les infrarouges sont les rayons émis par la chaleur (grosso-modo). Par exemple, un métal chauffé va emmètre des infrarouges, puis plus il chauffe, plus il peut emmètre des longueurs d'ondes courtes (donc plus énergétiques), il va ensuite pouvoir emmètre du rouge que l'on peut voir, puis va s'éclaircir en ajoutant au fur et à mesure les autres couleurs du spectre lumineux pour atteindre le blanc quand toutes les couleurs visibles sont émise par le métal.

Ici le soleil chauffe pas à ce point (quoique parfois on se demande...) du coup seul des infrarouges en petites quantité sont là. Et l'infrarouge est une technique à faire par grand soleil.

Les difficultés:
-De par la faible plage de longueurs d'ondes acceptées par le film, c'est un film peu souple qui accepte mal les erreurs d'exposition.
-Il est cher...
-Il est sensible aux infrarouges, donc il faut le charger dans le noir total.
-Il est sensible aux infrarouges, donc à la chaleur, donc il faut abriter la pellicule un maximum de la chaleur!! (Alors que paradoxalement on ne peut les utiliser que quand il fait très chaud!) Il faut du coup se dépêcher et vite les développer.
-La mise au point est légèrement décalée. Chose indiquée par un point rouge à droite de la flèche de réglage de mise au point sur les reflex.

Tout ça je l'ai fait en 120 avec un Lubitel 2. pour la mise au point j'ai remarqué que l'écart correspondait à se positionner sur le bord droit de l'encoche plutôt que sur la pointe qui montre la distance.


Alors que dire de tout ça? 
Ben d'abord que la SFX est nulle et qu'elle ne vaut pas le coup, son effet est faible (sérieux, on ne voit pas vraiment d'effet sur les images, à la limite les feuillages), son prix est élevé et une fois développée, elle a un contraste pourri, des traces partout, un voilage de base assez présent et c'est déjà beaucoup. (Bon c'est vrai qu'on m'avait prévenu mais bon j'en avait une...)





Il me reste une ORWO 820nm au frigo qui elle, pour le coup, donne du vrai infrarouge, mais je n'ai pas prévu de faire de l'infrarouge prochainement. ;)

dimanche 20 juillet 2014

Adox Color Implosion et moyen format

Rien de bien nouveau sous le soleil, juste un retour de ma dernière Color Implosion passée dans mon Smena Symbol et dans mon Lubitel 2 pour finir.

Mettre du 35mm dans un moyen format donne une image bien sympa quoiqu'un peu galère à scanner mais ça se fait. Sur cette pellicule ça permet d'avoir un grain moins présent mais du coup on ne le voit presque plus et on dirait plutôt qu'on s'est chié au développement. Mais bon au final c'est toujours sympa d'avoir un plein format (film de 35mm avec les perforations), même si c'est un peu de logistique à faire puisqu'on ne sait pas toujours où on en est.

Puisque je n'ai pas grand chose à dire je vais pondre mes résultats:

Clocher de Saint Emilion (33)

Expo de voitures anciennes à Chas (63)



En ajoutant la bonnette des Smena qui place l'infini à 24cm devant le Lubitel 2.

Faire un pseudo-panoramique avec un moyen format chargé en 35mm c'est toujours tentant mais au Lubitel c'est une gymnastique vraiment ridicule...

Avec un superposition dessous le format à été réduit mais je le trouve bien comme ça. 
Au final, j'ai pas forcément trouvé de très bon résultats par beau temps... (contrairement à ce que j'ai dit dans le dernier article) tout dépend, les résultats peuvent être vraiment aléatoires avec cette pellicule il faut croire. 
Pour ce qui est de l'Urbex, je n'ai pas eu l'occasion d'en refaire alors j'ai essayé de prendre des zones industrielles à Bordeaux mais je ne trouve pas ça formidable...




Mais ce que j'apprécie avec cette pelloche c'est qu'en regardant ces images on peut les voir du même œil que quand on regarde de vielles photos couleurs des années 70. Tout semble loin de la réalité actuelle, vieilli, dépassé. Perso j'aime beaucoup! Mais j'en ai plus. Tant pis, de toute façon il est graaaand temps que je me mette à la Velvia 50 et à l'infrarouge véritable! (Ah oui j'en ai fait que j'ai pas dû publier d'ailleurs... bref, ça sera pour une autre fois.)

jeudi 26 juin 2014

Urbex Grenoblois

Aïe! Ca fait longtemps encore que je n'ai rien mis, mais passons car j'ai déjà fais plein de choses pour alimenter le blog (du RA-4, du polaroid, de l'E6, du traitement croisé, etc...)

Et là, j'arrive avec un bonne combinaison, je m'explique: Je suis parti en formation deux semaines à Grenoble, alors le dilemme de l'appareil à choisir s'est pointé. Bon j'en ai pris trois mais au final la combinaison gagnante a été le Smena Symbol et la controversée Adox Color Implosion.

Alors le Smena Symbol est un appareil tout mécanique et manuel un chouïa plus ergonomique que le 8M, la qualité optique est très satisfaisante et je m'en sert un peu tout le temps depuis que je l'ai.

La pellicule maintenant! Adox, ancienne marque anglaise de grande qualité, rachetée par des berlinois il y a quelques années se voit renaître de ses cendre et nous pond une gamme de produits fait par leurs soin et non pas rebadgés (attentions aux détracteurs d'Adox je mord!) Très bon rapport qualité-prix sur tout le noir et blanc et puis un film couleur est venu. Une pellicule pour le coup surement rebadgée, un film C-41 décrit comme avec un grain de film 800ISO voir plus et une sensibilité de 100ISO, des rouges vifs et des couleurs un peu aléatoires parfois. Pas besoin d'être un pro pour comprendre que c'est un film de 800ISO périmé et rebadgé, mais les effets sont réguliers et le film est très souple.




De mon côté j'ai vu des test montrant des expositions à 100/200/400/800ISO pour voir les différents rendus et j'ai bien aimé entre 200 et 400. Au final c'est marqué 100ISO et je pense qu'il faut l'utiliser à 100 ISO (ne serait-ce que pour le grain qui se voit à l’œil nu et frise la mosaïque...) toutes mes photos sont faites entre 200 et 400 ISO à la louche.
Les couleurs sont superbes je trouve quand il fait beau: elles sont un peu délavées, un peu jaunies mais tranchent bien les unes des autres et les rouges sont francs c'est assez vrai. cf la dernière image de l'article. (Le rouge est pourtant assez difficile à capter sur une surface sensible: la preuve sur les films instantanés.)

Ah oui! C'est quoi l'urbex? Un mot valise composé de "urbain" et "exploration" pour désigner le fait de visiter les lieux abandonnés et de prendre des photos. C'est super mais les occasions sont pas toujours présentes...


Le week-end sur Grenoble, on se décide à aller à la Bastille (un fort en hauteur avec une petite marche en forêt), mais il y a deux département de l'université de Grenoble 1 qui sont abandonnés et sur le chemin. J'allais pas laisser passer ça!
Des petites ouvertures dans un mur et une fenêtre donne accès au bâtiment de Géographie Alpine. 





La seule chose qui me déçoit reste le massacre qui a été fait, je crois qu'on ne peut pas plus casser, même des escaliers en béton ont été explosés. La bas il y a surtout des jeunes de moins de vingt ans et des graffeurs, tous sont bien sympas. :)
Le département de Géologie, lui, était surveillé et on nous a reconduit au premier. (Soit disant qu'il y aurait de l'amiante et de la "radioactivité" *oooouuuuuuuh* légendes urbaines de mioches qu'on nous a rapporté deux-trois fois et même par le vigile. Bon l'amiante reste très probable bien évidemment.


 Le flash va bien à cette pelloche dans le sens ou elle est super souple. Mais! Quand on numérise on perd facilement la large latitude d'exposition, un tirage RA-4 ou par mini-lab doit vachement mieux rendre.





Ce film de par ses effets est donc bien adapté à l'urbex! Couleur, grain énorme, un piqué limité... tout le mystère reste entier (surtout à un endroit où il n'y a pas trop de détails important).

Bref un film bien sympa qui permet d'utiliser un peu n'importe quel appareil.

Le téléphérique depuis le haut.


Et le meilleur pour la fin: une rapprochée faite avec un bonnette à 24cm et une par beau temps que j'aime beaucoup.



jeudi 8 mai 2014

Le retour de la 110

La pellicule 110 c'est le format miniature des pellicules avec des négatifs de quelques millimètres qui donnent forcéments des images de moins bonne qualité quand on veut les agrandir.



Depuis leur arrêt en 1997, elles sont revenues grâce à la firme Lomography qui en vend en noir et blanc, en couleur et en diapo pour 24 vues. On peut réutiliser les appareils 110 comme il faut car le film 110 est un film de 16mm mais avec des perforations particulières et surtout indispensables dans presque tout les cas.

Du coup je me suis laissé tenter et j'ai acheté une Lomography Tiger CN200 (leur pelloche couleur) pour charger le Hanimex 110 DFTele de mon oncle: un appareil avec un flash intégré, une visée "normale" et une "tele".

Bon alors je l'ai traîné environ 2-3 mois avant de la finir parce que je savais qu'il ne fallait pas s'attendre à quelque chose de très beau avec la combinaison des pelloches nazes de lomogaphy et d'un appareil 110. Mais hier j'ai sorti ma chimie couleur et j'ai procédé.
Ca ressemble à une boîte de jeu de Game Boy...

Bon ben comme attendu c'est pas très beau mais j'ai quelques petites choses à dire sur cette pellicule. Et d'abord les points positifs:

[+]Le bruit: 
Très peu voyant, on est en 200/27° ISO et en format minuscule et on peut s'attendre à de la mosaïque mais là rien de tout ça! Une bonne surprise au final, le grain reste là, mais léger et du coup on le trouve plutôt dans les zones sous-exposées et floues mais ça rend bien du coup.
Ici je m'en sert pour illustrer le grain mais au final on a tout les moins de ce film et de ce type d'appareil sur cette photo. Voilà pourquoi l'option "tele" du Hanimex 110 doit servir qu'aux sujets très proches!

[+]Les couleurs:
Je n'ai pas retouché mes photos, elles sont brut de scan et je doit remarquer qu'en plus d'être fidèles à la réalité elles sont même plutôt bien saturées et ça c'est cool, avoir de beaux bleus et de beaux rouges c'est pas toujours évident, mais là il n'y a rien à en redire! Et il y a une particularitée chez les 110: elles sont exposées en dehors des zones où doit se trouver le négatif et ça c'est cool parce qu'en scannant ça permet de calibrer le blanc. Du coup sur certaines j'ai des rendus pas forcément très fidèles mais super sympa comme celle là.
La balance des blancs est un peu décalée mais je préfère comme ça.

Le pot bleu, la brique de jus de fruit rouge, le sucre rose etc... toutes les couleurs artificielles sont méga saturées, et les naturelles ne sont pas fades (alors qu'en argentique ça arrive vite en couleur...) Ici pourtant c'est brut de scan.
[Notons le rouge des yeux!]


[+]La résolution: 
Bah ici on remarque tout de suite que la qualité est minable! Mais la faute à qui? L'appareil déjà, et c'est sûr, donne de mauvaises images (c'est vraiment pas évident d'avoir de bonnes optiques avec un piqué suffisant pour aggrandir des négatifs de cette taille). L'appareil est au final une calamité, la fonction "tele" voulait dire "téléobjectif" mais en fait elle ne grossit pas au loin mais devant. C'est fait pour un portrait etc mais pas un paysage par exemple (oui ils préviennent pas.. d'ordinaire la mention "tele" voudrait dire l'inverse mais bon...). L'idéal c'est le seul réflex en 110 qu'il existe: le Pentax auto 110. J'ai vu de très belles images faites avec et avec une 110 de Lomography.

Oui quand l'appareil fait un "zoom" avec l'option "tele" il produit un négatif plus grand en fait... Ici on voit bien que c'est net devant et flou derrière.
[+]La souplesse:
Les négatifs sont quasiment tous bien exposés! Pourtant l'appareil n'a qu'une vitesse et une ouverture fixe réglée pour environ 200 ISO par temps ensoleillé moyen. Alors j'ai souvent enclenché le flash pour ne pas avoir de mauvaises surprises mais le flash pour 200 ISO donne un sujet correct entre 1.5m et 3m. Ici on peut dire que c'est ça. Rien à dire non plus sur la souplesse c'est une bonne chose.

Mauvais exemple... mais quasi toutes les autres sont aussi au flash.

[+]La cartouche:
Pour ceux qui ont déjà essayé de recharger une 110 c'est pas évident, faut essayer de décoller les parties scellées avec des lames etc... c'est juste super dangereux et pas forcément efficace. Après ça referme rarement comme il faut et c'est plein de fuites de lumières d'autant plus que le film rechargé est un film découpé de 16mm qui n'est pas perforé et il faut que ça aille à l'appareil... bref plein de niaiseries.
Mais ici la cartouche est presque pas scellée, il faut y aller doucement et on peut l'ouvrir et la refermer comme il faut comme on le veut. Seul le problème des perforations subsiste (et encore c'est partiellement un problème...)

Au final tout ça me donne juste envie de trouver un bon appareil  110 et d'y mettre une de leur pellicule magique mais il y a des points négatifs:


[-]La fraîcheur:
Le film est juste périmé quand on l'achète, ont-ils relancé une production de film 110 en achetant les machines où ont-ils racheté des anciens stocks de 110 conservées au frais? Je n'en ai aucune idée mais les tâches brûlées sur presque toutes les photos viennent bien du film, ça arrive quand il est trop vieux, ça pourrait très bien être une détérioration de la chimie comme une prolifération bactérienne ou de champignon. Mais après examen minutieux quelque chose m'embête, ces tâches sont toutes au même endroit sur les photo et toute selon un rectangle précis. Ca pourrait être le papier opque qui ne l'est pas vraiment mais ce n'est pas ça. Peut-être qu'en rebadgeant ou en apliquant leur marquage blanc avec les inscriptions ils ont eu des fuites...

Celle-là est suffisamment fine pour être agrandie mais les tâches oranges sont des altérations du film. (Notons qu'au flash à 1m60-1m70 du chat l'expo est impec')

[-]Le prix:
Minimum 7 euros pour une pellicule de 24 négatifs minuscules qui va dans des appareils de merde c'est très cher, c'est le prix d'une pellicule 135 ou 120 (donc de petit et moyen format) qui ont des surfaces bien plus grandes mais également des longueurs bien plus grandes. Et encore c'est le prix pour les plus cher en négatif, pour les dites "pro" comme les Ilford Delta 3200, les Kodak Ektar (chez les fournisseurs les plus cher quand même...), les Fuji etc...

[-]La disponibilité:
Peu de revendeurs, quasi obligatoirement sur le net, et seulement trois modèles: noir et blanc, couleur ou diapo destinée au traitement croisé de sensibilités fixes. (Bon certes, par rapport aux appareils disponibles c'est laaaaargement suffisant.)

Du coup j'aurais envie de dire: "Allez-y! Achetez cette super pelloche et faites revivre vos appareils miniatures!" mais la qualité moyenne d'un appareil 110 fait qu'avoir une bonne pellicule ne change rien au schmilblick d'autant plus que celles-ci peuvent avoir des tâches... Bon. Je pense que si on veut bien jouer avec un 110 ça peut valoir le coup d'en acheter une et de prendre des photos pas super importantes, histoire de s'amuser. Après on pourra la recharger etc... Mais à part d'avoir un super appareil on en a vite marre et on vise plus grand.

jeudi 1 mai 2014

Agfa vista 400 et Smena

Les pellicules ça coûte cher mais en couleur, il existe quelques combines pour s'en sortir, notamment les Vista d'Agfaphoto qui sont super abordables et connu pour avoir une bonne qualité, des couleurs fidèles et une gamme de plusieurs sensibilités.

(Avant de me lancer, je prévient: toutes les images sont des scans de négatif sauf celle des versions papier et celle de l'appareil évidemment.)

Mes armes pour ma semaine dans les Alpes.


Le principal atout c'est quand même son prix: 2,27€ sur Fotoimpex! Ca vaut le coup de la tester!

Avant toute chose elle n'existe qu'en 135 de 36 vues. Moi j'ai testé la Vista 400 dans mon Smena 8M avec un filtre polarisant Kood en allant au ski en mars. Le soleil était de sortie ce qui était super même si du coup j'arrivais au bout des capacités de l'appareil, j'ai fait l'intégralité de mes photos en 1/250ème à f/16 avec le filtre polarisant ce qui me faisait un film à 125 ISO. J'ai jamais mesuré autant de lumière! Environ du 17-18 EV...

C'est sacrément galère de shooter avec une appareil manuel sur un téléski.

Mais bon il  faut parler de la pelloche et le constat est vite fait.

Le grain est présent à 400 ISO, forcément, mais en couleur je ne suis pas fan du grain et on perd en résolution du coup. 

La couleur est top. Enfin tout dépend. Je voulais de belles couleurs alors je suis parti avec mon polarisant au bout pour avoir du super cieux. (Ouais enfin le ciel bleu quoi!) Les résultats sont très variables, après passage au scanner, les fichiers numérisés sont globalement moches. Outre la qualité un peu limite (j'ai un Smena 8M là, même si le mien déchire c'est pas superbissime...) et les poussières (j'y consacre plus de la moitié de mon temps en argentique je crois... j'en peux plus...) les couleurs sont plutôt mal restituées à l'écran. Au final j'en obtient quelque chose des plutôt mauvais, mauvaise qualité (faute de l'appareil), grain très présent, couleurs assez fades et poussières absolument partout.





Bon. Je suis pas formidable en ce qui concerne de vendre ce produit pour le moment, mais j'y viens! A vrai dire je l'ai ai finalement eues mes belles couleurs mais en faisant un tirage manuel RA-4!



(En bref: le tirage papier couleur ne se fait presque plus, parce que c'est assez galère, long et difficile alors que scanner et imprimer c'est easy. La chimie pour le tirage couleur s'appelle le RA-4.)

J'ai décidé de faire mes tirages alors en petit format  (en moyenne 9x12cm mais avec mes découpes de papier dans le noir total et le positionnement du papier dans le noir aussi, j'ai obtenu beaucoup de choses différentes en taille.) Et là, j'ai eu de superbes couleurs! Le ciel bleu foncé, une bière dorée et lumineuse, du rouge éclatant, du vert tendre des nouvelles feuilles, les fleurs rose clair et toutes les nuances de la neige. Bref ce qu'on peut espérer quand on visse un polarisant est ressorti après le tirage!

Après je peux dire qu'en pose longue, en nuit, ou au flash, la pelloche s'adapte très bien et qu'avec ou sans correction de colorimétrie pour les photos à l'éclairage tungstène, on obtient de bien belles choses.

Sur la version papier au dessus, tout est jaune doré puisque je n'ai pas cherché à corriger la dominante de l'éclairage tungstène. 


J'ai bien allongé le temps d'exposition vu qu'il gelait mais au final je suis même sur-exposé (et on voit de beaux filetés d'étoiles)

En conclusion je dirais que ça vaut pas le coup de s'en priver si on veut faire de la photo souvenir qui traite tout les sujets. Après je ne suis pas fan de la couleur. Je trouve qu'on est trop dans le réel, surtout quand les couleurs deviennent un peu terne la photo devient tout de suite triste. Le grain est pas super quand on a de la couleur (à mon goût) et surtout, c'est la croix et la bannière pour avoir ses photos: le développement C-41 (en soit c'est easy), puis le scan (ou toutes les photos doivent passer par photoshop pour enlever les poussières et parfois corriger les couleurs, ça prends grand minimum 4h) puis le tirage (puisque c'est quand même l'avantage de l'argentique) qui est infernal. J'aurais une jobo encore... mais le RA-4 à la main avec le rouleau de papier à découper dans le noir total, le massicot à qui on ne peut pas faire confiance, les filtrages qui s'éternisent, l'exposition qui n'est jamais bonne et surtout le traitement chimique après sans machine. Je crois que je vais cantonner la couleur au moyen format qui pondras 12 photos maximum par pellicules et je ferais des tirages qui si nécessaires.

En version RA-4, le ciel est plus noir et on voit moins bien les filetés des étoiles par contre.

La version papier donne de très beaux dorés pour cette vue rapprochée avec une bonnette.

Je pense que la couleur est super intéressante si on peut se faire tirer ses photos par un mini-lab (une machine qui utilise le RA-4 et pas le scan-imprimante), il faut se renseigner sur les labos, mais j'ai toujours entendu du bien de ces machines. Ca vaut peut être le coup de payer pour ses photos couleur papier.