samedi 28 septembre 2013

Retours du Brownie Flash

L'article du Brownie Flash est celui qui a le plus de succès sur ce blog! C'est sûr qu'à côté des autres appareils il est de loin le plus connu, mais par contre l'article entier est dépourvu de clichés. Du coup voilà ce qu'on peut avoir avec... enfin vous devriez avoir mieux! Et de loin! (Non je ne me rabaisse pas à tout bout de champs pour rien vous allez vite comprendre..)


Euh cette bande? Ben disons que ma toute première pelloche 120 (Gneu? Pelloche 120? Kezako?)  je l'ai mise début janvier pour la développer en avril et suis a une erreur de manip je n'ai pas mis assez de produit, et même en remuant régulièrement ... ben on développe que la partie toujours immergée. J'ai donc pas eu de photos carrées ici... échec.


Oui alors les pétouilles et les aberrations c'est pas fabuleux mais bon c'était mes premiers scans et c'était pas évident!
Au printemps on est heureux du retour du soleil (surtout cette année après un hiver éternel) et du coup on sort dans les bois verdis en avril et on shoote, mais le noir et blanc c'est mieux quand il y a du contraste et une forêt toute verdoyante devient vite un tas de feuille informe. Si l'appareil est de piètre qualité, il ne faut pas s'attendre à grand chose, rien qu'en numérique les photos en forêt m'ont jamais vraiment satsfait. 
Bon alors il s'agit du Brownie Flash que je me suis acheté, mon deuxième appareil argentique. Je l'avais réparé mais pas nettoyé complètement d'un point de vue optique vu que j'osais pas trop forcer les rivets... depuis je l'ai revendu et j'ai celui de mon grand père qui est nickel vu que j'ai complètement tout refais et le peu de partie optique a été nettoyé.

La pelloche aux trois quarts développée est une Ilford 125/22° ISO en 120, donc pas du très adapté à tout les environnements comme la neige par mauvais temps: c'est gris dans le ciel, par terre, partout... et d'un point de vue lumière pas sûr que ça suffise... 


C'est un rendu typique de ce qui n'est pas assez altéré pour satisfaire les fashion victims de Lomography, mais trop dégueulasse pour plaire aux perfectionnistes. Moi je les aime comme ça (même si la bande...)
Par contre! Chose très drôle dont j'avais vu un exemple il y a des mois: un type qui avait mal remis la lentille (à l'envers) avait obtenu des photos assez belles avec un centre net et un pourtour étiré. Et donc je me suis dit que je testerais mais bon de la à sacrifier une 120... bon ben c'est arrivé par erreur en remontant l'appareil avant de partir vers Nice... Je ne m'en suis rendu compte qu'après le développement bien sûr. Et le pire c'est que ce n'est que maintenant que je me dis avoir sûrement fais la même chose à la fille à qui j'ai vendu l'ancien... 



Sinon comment vérifier que c'est bon? Il faut couper une bande de papier claque de 6,2cm de large, l'enrouler sur un axe 120, et l'utiliser comme une pellicule. On déclenche en pose B et on regarde l'image (à l'envers) sur le calque. (Comme ici) (Bon vu la faible ouverture faut être dans un endroit sombre comme en intérieur et viser du clair comme l’extérieur, sinon on voit rien.)


Un torrent glacial à Isola 2000 en août 2013, déjà qu'il faudrait le pourtour pour bien isoler la chose, là on ne comprend pas trop au premier coup.
Une pose longue! Bien crade! Ouais j'ai fais une estimation à moitié au flair et c'est pas bon. Un négatif très sous exposé, j'ai du exploiter ça a fond en faisant ressortir toutes les cochonneries sur l'image... bref. Rien à redire!
On remarque que la lentille est toujours à l'envers et ça change bien la vue de Nice depuis les hauteurs (Gattières) L'exposition reste très insuffisante même pour une Fomapan 100.

Je ne peux pas finir sur la vue de nuit ou même si je suis resté 2 min sur le déclencheur sans bouger ça n'a pas suffit et que les saleté font des étoiles artificielles...

Du coup voilà encore de la forêt.

Bref je n'ai rien de correct à pondre avec cet appareil qui pourtant a moyen de faire des choses très acceptables! Pour peu que la pellicule passe en labo ou que vous soyez bon il y a moyen de faire des choses excellentes! Mais bon. Je suis faillible... Ca ne me donne que plus d'occasion de le ressortir!

Mais dans le prochain article je présenterai mon appareil préféré du moment, celui qui serait susceptible de dépasser la majorité des autres appareils. J'ai presque fini la pelloche mais j'ai pas grand choses à photographier en ce moment. Bref, un article passionné à venir sur un appareil auquel je suis vraiment très attaché (et pourtant je ne l'ai que depuis une semaine...)

samedi 14 septembre 2013

Einkauf lohnt sich! Kaufen Sie einen Instantkamera!

Aujourd'hui le blog a 1 mois! Et j'ai déjà eu 299 visites! Wouhou! C'est pas mal pour un sujet qui intéresse une fraction infime de la population! Mais je veux 300 avant minuit!

Les non germanophones ou les mauvais en allemand auront au moins reconnu un mot dans le titre: Instantkamera. Un appareil photo instantané: un Polaroid! Le Polaroid 330. (Quasiment tout l'article est assimilable à tout les Polaroids Pack 100)



"Ah ben ouais les polaroids c'était bien de l'argentique mais je me demande bien comment ça marchait... En tout cas c'était sympa la photo qui sort etc... dommage ça coûtait cher et la qualité était vraiment nulle!"

Voici grosso-modo ce qu'on entend quand on sort le mot "Polaroid". Mais il y a Polaroid et Polaroid (j'aime dire le mot Polaroid.). Bref. Polaroid!


La coque en plastique gris est articulée sous l'appareil mais elle se détache si on veut, et dedans une pince tient les photos ils ont vraiment tout prévu!

Le Polaroid 330 fait parti des premiers Polaroids (vous aurez remarqué qu'il ne ressemblait pas à ceux qu'on voit d'habitude), ceux qui fonctionnent en pack 100 (cartouches de papier miraculeusement encore produite par Fuji et qui sont les moins chères parmi le peu de cartouches instantanées différentes qui existent.)

La qualité des Polaroids n'est pas à refaire: c'est de la merde. Mais pas tous! Car au début les instantanés étaient destinés aux professionnels et les appareils en pack 100 permettent donc de très belles photos! (C'est quoi un pack 100?)
J'aurais bien voulu éviter de me mettre sur le blog mais bon en Polaroid je ne suis pas riche de beaucoup de clichés et je ne vais pas exposer mes amis qui pourraient ne pas apprécier. Du coup me voici comme andouille à côté du cul d'un inconnu devant la Porte de Brandebourg (Brandenburger Tor).
Polaroid c'est américain, des pros en chimie et surtout en optique (et dire qu'ils sortiront les optiques plastique les plus dégueulasse du monde quelques années après une fois qu'ils connaîtront le succès...)
Cet appareil est sorti entre 1969 et 1971.

Son objectif est en trois parties en verre (pas systématique chez les Polaroids surtout après...), avec une ouverture variable de f/8,8 à f/42 et une vitesse de 1/1200s à 10 secondes (là on frise l'horreur...) Mais tout ça on ne s'en occupe pas en fait! Et ouais c'est une cellule électronique qui gère tout en fonction de la lumière! (Et ouais à l'époque, c'est quand même révolutionnaire!)



Tout cet automatisme demande donc une pile. Et les années 1960-1970... inutile de dire que les piles n'existent plus pour des raison écologiques et sanitaires. Il faut fournir 3V à cet appareil, il suffit donc de couper les deux fils et de les souder à un coupleur de 2 piles AAA 1,5 volts qu'on achète pour 2 sous. Et ça marche!


Un Hun avec une hache aurait été plus appliqué, je sais!
L'auto-focus c'est pas encore au point du coup on mesure via un viseur télémétrique à côté du viseur, à l'intérieur l'image est nette quand la mise au point est bonne (que l'on a estimé la bonne distance), sinon l'image est dédoublée.

Il suffit donc dans l'ordre de:
Faire la mise au point en regardant à travers le télémètre en glissant cette barrette.

Déclencher

Réarmer pour la prochaine vue (Perso de peur de prendre une photo j'arme avant de déclencher et pas d'une fois sur l'autre)

Tirer la photo en la tenant fermement et en tirant de toute sa force herculéenne.
Et? Ben il faut attendre en fonction de la température que la photo se développe, c'est marqué sur la photo. Entre 1 et 2 minutes en moyenne. Pour les pressés qui n'attendront pas une seconde de plus: il y a un minuteur derrière! Si ça reste plus longtemps c'est pas grave.
Après on sépare la photo de son enveloppe et on enlève le contour dégueulasse plein de gelée verte qui colle (mais ne tache pas les vêtements blancs! Ouf... j'ai eu peur ce jour là!) Et la photo est là! NE METTEZ PAS VOS GROS DOIGTS SALES DESSUS ELLE N'EST PAS SECHE! (Putain!)
Un peu effacé certes mais je l'ai eu pour 10€ alors bon!

Ca fait beaucoup de déchets pour une seule petite photo! Ben non ne jetez pas le reste! Regardons bien la feuille noire opaque... de l'autre côté, dans la gélatine. On peut voir une image! (N'y mettez pas vos doigts...) Ben ouais: c'est un négatif couleur! Et ça c'est super! On prend ce négatif qu'on scotche de manière étanche sur un plateau, une assiette ou je ne sais quoi, la face noire à l'air. On y verse de la javel et on frotte la couche noire qui se dissout. On rince à l'eau, vire le scotch, rince à l'eau pour virer la gelée inutile côté image (là ou vous avez pas mis la javel sinon... pauvre image...) sans y mettre les ongles: le négatif c'est un film matériel et il se peu qu'il se décolle sinon! Laissez sécher et voilà le négatif! On scanne (avec un scanner à négatif qui est un scanner avec une lampe) et voilà la photo à garder en numérique ou à imprimer à nouveau.


C'est super pour une bonne raison: vous êtes entre amis, vous avez comme par hasard votre énorme Polaroid dans votre poche sac à dos, vous faite une photo et vous l'offrez. Vous vous avez le négatif et vous pouvez refaire la photo papier si vous y tenez ou alors l'avoir en numérique.


J'ai déchiré la pellicule de gélatine contenant l'image sur la feuille plastique. Du coup avec les écarts de lumière au scan ça me donne des images très déséquilibrées.
La c'est le scan de la photo elle même avec son rebord blanc (dont je parlerai à la fin de l'article!)

Autre raison (chose que j'ai bien aimé faire, je ne sais pas ce qu'en on pensé mes amis pour le coup...) vous partez en voyage dans un endroit avec plein de trucs à voir genre... Berlin! Du coup vous aimez vos amis et votre famille alors vous envoyez des cartes postales... mais elles sont moches/kitsches/impersonnelles et c'est pas ce que vous avez vu... Alors envoyez des Polaroids! De vous devant des trucs c'est quand même le top non?! Comme par hasard j'était à Berlin cet été et j'ai fait ça! (Mettez pas les pelloches dans la soute de l'avion!)


Souvent le négatif des irréguarité avec des taches de couleurs comme ici avec une tache jaune sur le toit. La photo elle n'a pas ce problème pour le coup. Mais je l'a envoyée. (Je sais pas à qui...)
La cathédrale de Berlin (Berliner Dom) et la tour de télévision (Fernsehturm), plus haute tour d'Europe. 
Bref du coup c'est juste génial! Surtout au moment de sortir la photo (faut tirer comme une brute, c'est pas pour les lopettes! Du coup il m'est arriver de prendre le papier du bout des doigts et de déchirer la languette... là c'est un problème qu'il faut résoudre dans le noir!). C'est aussi génial de découvrir la photo après avoir attendu!


On remarque bien que Berlin c'est à la fois très nature est urbain à la fois, la on attend le métro dans le quartier de Dahlem (Bon Dahlem c'est plus vert aussi...)

D'un point de vue film vous n'avez pas tant le choix (en même temps que vouloir de plus?) il y a couleur en 100/21° ISO ou Noir et blanc avec un négatif directement utilisable il paraît en 3000/ euh... ça doit faire du 35 DIN du coup du 3000/35 ISO... (Alors 3200 c'est 36 DIN donc 1600/3 c'est 533 donc 2x 533 ça donne environ 3000 c'est ça!) [WTF j'ai dis là? Cliquez ici, cliquez!]


Les pack d'aujourd'hui sont en 100/21° ISO mais ça change rien.
3000 ASA pour le N&B
La différence de sensibilité est donc à indiquer en glissant un bouton sur l'objectif. Par ailleurs sur l'objectif on peux tourner une bague qui permet d'éclaircir ou assombrir la photo!

A quoi peut servir la trou sur le côté de l'objectif? Ben mettre un flash. Bon les flashs sont plus trop d'actualité, c'était des ampoules bleues etc... mais Oh magie! Il y a une prise ronde exprès pour un synchro-flash! On peut utiliser nos flash actuels et faire des Polaroids de nuit!


La Alexanderplatz et son horloge universelle ainsi que cet immeuble de 37 étage d'où des gens font du saut à l'élastique quand on passe dessous...

Dans le passé cet appareil aurait vraiment pu servir! Comme aux journalistes par exemple! Alors oui ça a servi aux journalistes, il parait que certains s'en serviraient encore (si si!) et pas uniquement aux journalistes...
Cet été me voilà à Berlin, je suis entre le Museum des Terrors (sur la finesse des Nazis) et Checkpoint Charlie (et la gentillesse des douanes soviétiques) je tombe sur une exposition sur la Stasi et l'espionnage abusif perpétré par les autorités est-allemandes. Je comprend pas grand choses et c'est surtout des écritures en pas français. Puis un moment ils expliquent qu'un certain monsieur ne semblait pas vraiment très nettes aux yeux des faux disciples de Lenine, du coup certains bonhommes les espionnent, ils guettent le moindre écart, et cherchent toute chose qui pourraient prouver qu'il est un ennemi du peuple. (Terme officiel.)  Alors outre le courrier etc, quand il était au travail, les espions qui ont les clés de tout le monde, sont rentrés chez lui, ont pris des photos et sont repartis ni vus ni connus. Et 40 an plus tard, dans une vitrine trône une photo couleur (rarissime à l'époque surtout en RDA) d'un appartement typique des années 70. Et cette photo c'est une photo d'un pack 100! Et oui! La Satsi avait donc des Polaroids Pack 100 couleurs acheté à la firme américaine, pour violer l'intimité de pauvres malheureux qui allaient sûrement se faire embarquer pour rien au final. (Et ça c'est pas dans les livres d'histoire!) Ni même dit au musée, ils avaient juste une photo rien de choquant pour eux, même si la couleur était rarissime, que le contour blanc était absolument inutile puisque ç'aurait été du gaspillage de faire ça sur du papier photo normal et même une perte de résolution ce qui ne sert à rien en espionnage, et que pourtant, ils ont du aller acheter ça chez les ennemis américains la queue entre les jambes. (A moins qu'ils n'aient réussis à faire des copies mais je doute vraiment!)


Sur ce, j'escalade donc le mur de Berlin côté Est. Plus sérieusement, la photo n'a rien donné d'intéressant à cause de l'écart de lumière entre le ciel clair et le mur, mais les négatif sont toujours plus clair (environ d'un 1/3 d'après ce qu'il se dit...) du coup les photos où on ne voit rien deviennent exploitable comme celle-ci ou celle sous l'horloge universelle.
Le titre en allemand prend donc tout son sens!

Ben oui "Einkauf lohnt sich!": "Acheter vaut la peine!" Non ça ne vous dis rien? Normal! C'était un slogan utilisé par les est-allemand lors de la réalisation du déclin de leur économie. Ils avaient placardé ça sur une grande galerie commerciale pour inviter à la consommation (ironique n'est ce pas?) et soutenir un peu le gouvernement qui se saigne pour offrir "l'idéal socialiste" du moins du côté des prix. (Et sans vouloir vous spoiler: ils ont pas réussi.)



C'est une photo de Klaus Morgenstern, photographe est-allemand pour un journal important, il avait donc des pellicules couleurs pour lui. 

Pour vous donner une idée: on est en 1978 en RDA et on part une semaine en vacances au bord de la mer Baltique, on achète pour l'occasion une pelloche couleur, on a un appareil 24x36 et on est pas trop mauvais.

-Pellicule couleur Orwochrom NC 19DIN = 4,25 Mark (développement compris)
-Photo couleur: 
7x10cm 1,70M
9x12cm 2M
10x15cm 2M50 (10x15 c'est ce qu'on connaît, le format A6, nos photos normales) 

On veut vraiment nos photos pour faire un album, c'était les vacances du siècle entre le volley-ball nu sur la plage (oui en RDA on est nudiste), la famille dans la Trabant, la couleur de la mer... On choisit les plus belles du négatif et on est bon: on en prend 30/36. 

Prix de revient: 64,25 M

Revenu moyen d'un Est-allemad en 1978: 800M
Revenu moyen d'un français en 2013: 1600€

Prix en euro: 128,50€ les 30 photos couleurs!

Quand Klaus Morgenstern a dû quitter le journal il a donc dû s'acheter des pellicules noir et blanches.

mardi 10 septembre 2013

Lubitel 2 (Любитель 2)

Aujourd'hui je présente un appareil soviétique emblématique: le Lubitel 2 (prononcer "Lyoubitel").

Rapide présentation avant les photos:
Il a une tête bizarre: il a deux objectifs! Il s'agit d'un reflex bi-objectif: l'objectif du haut est le même que celui du bas et sert à la visée, celui du bas sert à imprimer le film. On vise donc en regardant par la "cheminée" par dessus et on fait la mise au point en tournant l'objectif (qui est synchrone avec celui du dessous par un habile jeu de rouage...). 


Si on est pointilleux on décroche la petite loupe et on colle son œil dessus pour faire la mise au point la plus fine et on shoot.
Si on a la flemme on peut viser à travers une fenêtre dans le cheminée. (Paye l'intérêt d'un reflex...)

L'objectif de visée a une ouverture fixe très ouverte (environ f/2,8) ce qui permet d'avoir une image lumineuse et une très faible profondeur de champ, donc de faire les réglages au plus précis possible. En soit il ne sert pas vraiment à cadrer vu que la photo n'est pas prise là, il sert:
-à la mise au point
-au cadrage sur l'axe horizontal 
-à voir quel grossissement donne l'objectif (un 50mm)

L'objectif de prise de vue (Un T-22 50mm de Lomo [Ломо]) en dessous est plus complexe, il a:
_Une ouverture variable (de f/4,5 à f/22)
_Des vitesses (pose B puis de 1/15s à 1/250s)
_Un retardateur (de 7 à 12s)
_Le levier d'armement
_Le déclencheur
_Le synchro-flash
_Et de quoi accrocher un déclencheur souple. 


Inutile de dire qu'on s'y prend à deux fois pour avoir quel levier on bouge...
Photo de nuit en pleine campagne, les phares des voitures et les lumières des villes font du light-painting sur le négatif. Grâce à un trépied et à un déclencheur souple on peut obtenir des photos en pleine nuit malgré des nuits quasi noires.
Ici, une Ilford 125/22° ISO pendant 1h45min.


Fabriqué en 1954 et 1980 par Lomo (Ломо) en URSS, c'est un appareil en 6x6 qui utilise du 120. Il est intégralement manuel et il faut donc suivre le chiffre de la pellicule derrière l'appareil au travers de la fenêtre inactinique rouge tout comme le Kodak Brownie Flash. Du coup on ne peut pas utiliser de pellicule 220 même si l'on peut fermer cette fenêtre (ce qu n'est pas de toute sûreté!)


Tout ces réglages permettent de faire des photos dans les bois même à 100/21° ISO à main levée, mais bon faut pas plus sombre.
Lubitel (Любитель) veut dire "Amateur" ce qui ne dénigre pas du tout l'usager... En tout cas il s'est vendu à plus de 2 millions d'exemplaires ce qui le rend assez commun à la fois dans l'ex-bloc de l'est mais aussi ailleurs vu qu'il existait la version export avec le nom de la plaque en alphabet latin et non cyrillique.


Un film un peu plus souple dans des conditions très différentes permettrait de bon résultats à la fois dans le sombre et le clair.


Entre l'hiver sombre et l'été vif, la lumière du printemps permet d'obtenir de bonnes palettes de gris malgré un film de sensibilité fixe.

Qu'est ce qu'on peut faire de drôle à part des photos carrées de bonne qualité? Et ben pourquoi pas y mettre un film plus petit comme du 35 mm? Il suffit de se débrouiller dans le noir pour charger le film dedans sans la cartouche, on met des élastiques sur l'axe 120 pour éviter que le film parte de biais et on prend des photos en 3,5x6cm avec les perforations du film, on appelle ça du plein film.

(Pour se mettre en format paysage c'est un calvaire mais ça vaut le coup!)

ACCESSOIRES

LA SACOCHE
C'est assez volumineux comme appareil mais la sacoche est bien pratique malgré le poids du truc. Toute en plastique souple, elle est armée de carton dessous et en plastique devant estampillé du logo de la marque.
Elle tiens par dessous grâce à une vis à mettre dans le l'attache du trépied, mais on peut utiliser un trépied quand même puisque cette vis, elle même possède une attache adaptée.


On voit la vis de l'attache de la sacoche, et la fenêtre inactinique fermée par un petit panneau amovible avec une flèche.


LES FILTRES
Il existent différents filtres qui s'adaptent dessus, on peut en mettre deux dans le compartiment de rangement sur le côté de l'appareil ou alors y mettre une protection d'objectif que je n'ai pas.
"Fabriqué en URSS" sur le couvercle du compartiment de rangement.


lundi 2 septembre 2013

Fin d'été

Hier j'ai fais le tour des brocantes et j'ai enfin trouvé ce que je voulais: un Agfa Iso-Rapid I. Un appareil 24x24 (donc des photos carrées sur film 35mm: rarissime et pourtant si chouette!) qui marche en cartouches Rapid (ou SL voir l'article là-dessus). Il est né en 1964.

Brève histoire: dans les années 1960, le bloc Est et Ouest sortent une nouvelle cartouche appelée SL à l'Est et Rapide à l'ouest par Agfa (qui est étroitement lié à la RDA pourtant...)  Du coup dans le bloc de l'est ça marche assez puisque c'est une nouvelle alternative au 135, à l'ouest ça ne marche pas, seul les appareils Rapid d'Agfa vont bien se vendre sur un coup de mode mais vite disparaître face à la suprématie des formats 126 et 110 de Kodak (qui ne sont pas à l'Est d'où la survie plus longue de ces cartouches.) (126? 110? 135? Je vous explique!)
Cet appareil est fabriqué en RFA (ouest) pour l'ouest. 




Aujourd'hui je suis donc sorti un peu profiter de la fin d'après-midi de début septembre. Pour à la fois me sortir, mais aussi tester cet appareil qui prend 16 photos.


Avant tout je teste un peu avant de partir. Il n'y a que deux vitesses, pour soleil et nuageux/flash. Il fait beau c'est idéal, mais l'ombre c'est très sombre et je veux voir si "nuageux" suffit.

Juste avant d'y aller... une photo floue! Ah oui s'ils ont réussi à faire un objectif de mise au point fixe à f/8, ils n'ont pas pu faire en sorte d'avoir une image nette à moins de 2m!

Puis je suis parti.

Les images sont des scans du négatif, je n'ai pas eu le temps de faire de tirages papier, mais de ce que je peux dire, la qualité est acceptable. Le contraste est assez limité par contre. Et en plein soleil, une 100/21° ISO suffit, ici de la Fomapan 100 bobinée qui a pourtant assez souffert (elle a pris l'avion quatre fois, elle a été coupée plusieurs fois, mise au frigo puis sortie maintes et maintes fois...) bref de plus on dit qu'une Fomapan 100 est une fausse 100ISO mais qu'il vaudrait mieux l'utiliser en 50 voire en 25. Je dis que ça dépend de l'appareil. J'ai d'excellents résultat au reflex mais en descendant de gamme je pense que ça vaut le coup, à temps de développement identiques.


Les tournesols indiquent que l'été va sur sa fin, j'ai cadré pour avoir le petit à gauche qui est en fleur mais le soleil de biais est passé dans l'objectif.


Le champ de blé moissonné sous le soleil de fin d'après midi s'étend à perte de vue. Curieux mais dans les 14 qui ont réussi, c'est ma préférée. Tout est question d'ambiance.
Celle là n'est pas réellement exploitable à l'origine: dans un bois très sombre, une flaque qui reflète et ouvre sur un endroit très ensoleillé... D'autant plus qu'avec l'Iso-Rapid on est limité niveau réglage (ya que deux vitesses...). Mais au scan on peut en exploiter quelque chose de bien.
Je continue dans les chemins, l'ambiance me rappelle vraiment les après-midi d'été à jouer quand j'étais petit. Ca n'a pas changé et ça me plaît.
Déjà le retour pour la maison, après tout il fait chaud et le compteur arrive sur la fin. Seule une vache (mal placée) m'a prêté attention. Puis une autre mieux placée juste après la photo... tant pis! C'est fini.
Ma petite virée m'aura fait beaucoup de bien et en cette fin d'été, il n'y a bien qu'en profitant du temps que l'on peut oublier un peu le retour des obligations sociales.

En conclusion du test, je suis satisfait! L'Iso-Rapid est très agréable de prise en main: léger, de taille moyenne, déclencheur souple et fluide, avancement facile. Ce n'est pas le but premier d'un appareil mais il gagne des points d'affect. Du côté performance ça me va: outre le fait que j'adore le format carré, d'autant plus que le 24x24 est rare, le piqué n'est pas formidable mais acceptable du moment que l'on ne fait pas de gros agrandissements. L'ouverture fixe de f/8 permet quelque chose de lumineux mais les deux vitesses nous limitent à deux valeurs d'expositions: plein soleil ou nuageux en 100/21° ISO. (Quoi? Explications ici!) Par journée nuageuses je pense qu'il faudrait l'utiliser en 400/27° en utilisant le "petit soleil" (1/100s) pour le lumineux et le "nuageux" (1/40s) pour les endroits ombragés.

Seul bémol: mes deux essais au flash n'ont pas fonctionné: le flash a déclenché mais l'ouverture de l'objectif ne s'est pas faite en même temps. Peut être parce que j'ai utilisé un flash ancestral...  Dommage parce que j'avais trouvé des Iso-Rapid en meilleurs état mais je voulais le "I" qui a une griffe hot-shoe pour les flash additionnels, car les autres marchent au flash-cubes et aux flash-bulbs.

Il convient donc parfaitement à une sortie pour quelques photos comme ça, ou alors pour en faire de style vintage avec une pellicule couleur neuve ou expirée...  Bref un 15/20!