lundi 26 août 2013

La sensibilité

Une pellicule (ou un capteur numérique) c'est une petite chose sensible vous savez, certaines plus que d'autres. En d'autres termes certaines pellicules ont une sensibilité à la lumière plus fortes que d'autres. Qu'est ce que la sensibilité? Comment la mesure-t-on? Je vous dis tout!



SENSIBILITE
Communément une pellicule (je prend le noir et blanc pour exemple car c'est plus facile à expliquer mais c'est le même principe en couleur) est un film de polymère plastique tartiné d'une substance de grains d'argent photosensible incrustés dans une gélatine. 
La quantité, la qualité de la substance photosensible peut varier et donc donner des pellicules de sensibilité différentes.

Une pellicule très sensible a besoin de peu de lumière pour être marquée par l'image projetée par l'objectif. On dit également qu'elle est rapide.

Une pellicule peu sensible a besoin de plus de lumière pour produire un négatif de même densité. On dit également qu'elle est lente.

Mais il y a une contrepartie (si on peut dire cela comme ça): plus une pellicule est sensible, plus l'image apparait granuleuse. (Le grain: c'est "le bruit".) Moins une pellicule est sensible, plus sa résolution est fine.

Sur un appareil numérique la sensibilité du capteur peut changer à chaque photo, en argentique, une pellicule a une sensibilité fixe.

COMMENT MESURER LA SENSIBILITE?

Il a existé plusieurs échelles, je vais vous présenter les 4 échelles (en réalité 3) principales. Chacune à un nom qui correspond au nom d'une norme nationale. C'est un organisme qui établit des normes au sein d'un pays, si vous produisez des ampoules en France, elles doivent répondre à des critères de qualité, et s'adapter à une certaine norme comme son format qui sera un culot à vis ou à baillonette par exemple. Cela est normé au niveau national voire international.

LES A.S.A.

A.S.A correspond au système de normalisation américain et signifie "American Standars Association". Ils ont normé la sensibilité des films photographique et c'est la mesure que l'on utilise de manière presque exclusive dans le monde.

Moins un film est sensible, moins le chiffre est grand. Plus il est sensible, plus il est grand.


Ainsi, pour les appareil standard il est conseillé un film à 100 ASA par beau temps. C'est d'ordinaire la valeur référence. Les ASA sont additifs donc: un film de 50 ASA est deux fois moins sensible, un film de 400 est 4x plus sensible qu'un 100 ASA, et 8x plus qu'un 50 ASA.
Il existe des films allant de 20 à 3200 ASA en général. 

Il faut savoir qu'une pellicule est souvent assez "souple" et permet de choisir sa sensibilité, c'est à dire que exposer un film 100 ASA peut être utilisé comme un film 200 ASA et être développé un peu plus longtemps. Cela est expliqué dans la notice. Certains sont très fluide pouvant déscendre à 25 et monter à 200 ou 400, d'autres sont totalement fixes.

Ici on voit bien que la sensibilité est quelque chose d'assez hasardeux: entre 400 et 650 ASA


LES D.I.N.

Les normes DIN sont les normes allemande: "Deutsches Institut für Normung". L'insitution allemande a décider de normer les sensibilité à sa manière. Et les scientifiques s'occupant de ça ont décider de rester sur une échelle mathématique complexe: la base logarithmique qui est tout sauf naturelle.

Ainsi comme les décibels, la mesure de la sensibilité double quand on ajoute 3. (10dB c'est 2x plus que 7dB, et bien pareil en DIN)

Le 0 et le 1 sont les même en ASA et en DIN du coup on tombe à 100 ASA (valeur référence) sur 21 DIN notés 21°.

Une pellicule 18 DIN est deux fois moins sensible et correspond au 50 ASA.  Une pellicule de 23 DIN correspond donc aux deux tiers de l'écart entre 100 et 200 ASA donc l'écart étant de 100 ASA, cela fait 2x un tiers de 100 = 2x 33: 66 on est donc à 166ASA.


22= 21 +1 donc = 100 + (100/3) = environ 133. Ca colle puisque la sensibilité n'est pas quelque chose de très précis.

Cette notification disparait, elle était fréquemment utilisée par le bloc de l'Est et les pellicules étaient en général moins sensible à l'époque on tournait entre 12DIN° (donc 6x moins que 21° ça donne 12 ASA) et 27° (400 ASA).

Aujourd'hui elle est assez anecdotique mais reste obligatoire sur les boîtes de pelloches, honnêtement puisque j'utilise beaucoup de vieux appareils de l'est je m'en sert pas mal.

LES I.S.O.

Les normes ISO sont les normes internationnales (International Standartization Organisation). Et lorsqu'ils ont décidé de choisir que faire pour normaliser le monde de la photo et faire disparaître les traces de la guerre froide dans ce domaine ils n'ont rien fait. La norme ISO correspond donc à la norme ASA suivie de la nomre DIN. (Quelle blague! Et pourquoi ASA devant? Bref cette norme ne sert à rien.)


ISO = ASA/DIN

Alors une pellicule de 100ASA ou de 21DIN est notée: 

ISO: 100/21°

Une boîte de Pack 100 pour Polaroid qui précise même que la mesure de la sensibilité correspond à 25°C et pour une luminosité importante.

Mais précisons que la définition officielle de cette norme n'est pas exactement ça mais ils prenne l'explication scientifique de la mesure de la sensibilité qui s'exprime au final de manière logarithmique d'où la présence de la notification plus scientifique du 21°qui correspond comme par hasard aux DIN. Et ils continuent en expliquant par souci de clarté que si l'on convertit cette échelle de base logarithmique en base arithmétique en gardant le 0 et le 1 commun on tombe sur 100 pour 21° ce qui comme par hasard est la mesure ASA et même GOST.

 Le langage courant ayant permis un abus de langage désormais on parle toujours en ISO et on donne la valeur en ASA. Plus de 95% des conversations vont dire: "Je prend une pellicule de 100ISO" ou "J'ai réglé mon appareil numérique sur 1600ISO puisqu'il fait sombre".

De mon côté je préfère dire ISO puisque ça donne moins l'impression de se faire envahir et diriger par les américains et d'agir selon leurs normes. D'un autre côté j'utilise plus souvent les ASA et pratique donc volontairement cet abus de language.

LES GO.ST.

Alors tout d'abord: les GOST ne s'utilisent plus. L'organisme GOST existe encore, c'est l'organisme russe et même à l'origine soviétique. GOST vient de ГОСТ (pour ГОсударственный СТандарт [Gosudarstvyennij Standart]: Standards d'Etat).

4 pellicules Svema de 64 GOST et 4 boîtes de diapo ORWO est-allemandes en DIN

Et là on ne sais pas trop ce qu'ils ont voulu faire. Grosso-modo c'est identique aux ASA, mais pas exactement. En fait au lieu de nous faire une belle courbe proportionnelle ils nous font un escalier par plages de sensibilité. Effectivement la sensibilité est assez floue et hypothétique du coup il n'y a riend'étonnant à ce que les Soviétiques aient décidé de dire que 90GOST c'est l'équivalent à la plage de 80ASA  à 100ASA. En pratique une pellicule 80ASA ou 100 ASA n'a effectivement pas trop de différence. Du coup dire 90 c'est de 80 à 100 je ne trouve pas ça bête, c'est même plus clair et juste à vrai dire. Mais du coup on peut se permettre d'assimiler les GOST et les ASA.

L'objectif du Smena 8M précise le choix de l'ouverture du diaphragme selon la sensibilité du film en "GOST-ASA" assimilés ou en DIN, pour que l'aide au choix de la vitesse corresponde.

Du coup tout le monde à toujours fait pareil et on assimile GOST = ASA. Voilà.

On réalise mieux la formation en escalier, par pallier des mesures GOST plus pratique par rapport à la courbe des mesures ASA plus réaliste. En abscisses on a la mesure en DIN.

Après la chute de l'URSS ils ont adopté la norme standard qui ici à l'avantage de pouvoir être décrite comme ISO = GOST/DIN ou ISO = ASA/DIN. Personne n'est fâché et on est standardisé au niveau mondial.

TABLEAU DE CONVERSION

Ah ben dites donc je vous fait tout!
Notons que les mesures GOST sont amputées tout simplement parce qu'il n'a pas existé de pellicules en GOST de moins de 11 GOST et de plus de 500.


Les 4 standards de la sensibilité sont donc identiques: on utilise la même expérience et les même résultats échelonné à 0 et 1 de la même manière sauf que les Allemands ont gardé la mesure logarithmique, les Américains et les Soviétiques ont converti leurs mesures en base arithmétique (les mesures de la sensibilité sont parfois floues, assez hypothétiques) d'où les minuscules différences entres les deux. Et la norme internationale est l'expression arithmétique et logarithmique à la fois.

Pour mieux comprendre comment maîtriser la sensibilité voici comment on fait varier l'exposition à la lumière d'un film.

L'EXPOSITION DE LA PELLICULE
 
Exposer deux fois plus un film à la lumière a un nom, on dit monter d'un IL (pour "Indice de Lumination") ou EV (pour "Exposure Value") ou STOP. L'indice de Lumination ou de Luminosité, ou l'Exposure Value ou Exposure Indice sont donc aussi des synonymes de "Sensibilité".


Cette pellicule 126 date d'avant la normalisation internationale ISO.


Une pellicule 100/21° ISO est 4 fois moins sensible qu'une pellicule 400/27° ISO et doit être exposée 4 fois plus. Pour cela on peut faire varier la vitesse en ouvrant l'objectif 4 fois plus longtemps, faire varier l'ouverture du diaphragme en l'ouvrant d'un ratio de surface de la pellicule et du diaphragme correspondant à 4 fois plus. Ou combiner 2 fois plus vite et deux fois plus ouvert etc...

Ilford marque "Exposure indice" suivi de la valeur en ISO.

En variant la vitesse:
Quand l'appareil est réglé à 1/60ème de seconde et qu'on baise d'un IL, on divise l'exposition de la pellicule par 2 et donc on laisse passer 2x moins de lumière en augmentant la vitesse par 2 et tomber à 1/120èe de seconde.

En variant l'ouverture du diaphragme:
On parle en fraction de surface du coup c'est moins instinctif monter un IL quand on est à f/5,6 veut dire qu'on expose 2 fois plus, il faut ouvrir plus le diaphragme et tomber à f/4.

samedi 24 août 2013

Qu'est ce qu'une pellicule SL / Rapid?

Aujourd'hui je vais vous présenter mon type d'appareil préféré, du moins plutôt les pellicules qu'ils utilisent.

Parmi les appareils argentiques bon marchés qu'on peut trouver, certains ont souvent une mention spéciale quant à leurs pellicules: ils fonctionnent avec une cartouche Rapid ou un Cartouche SL... Que faire aujourd'hui?

Deux Beirette est-allemand, le SL 100 (premier de la série) et le SL 400 le dernier, beaucoup plus avancé que je me suis procuré au marché aux puces du Mauerpark à Berlin.

Qu'est ce qu'une cartouche SL?

Pour le savoir on doit remonter au début des années 1958. On est en pleine guerre froide et la photo argentique européenne est en noir et blanc avec des film 135 ou 120 majoritairement.

Mais les différentes firmes de pelloches veulent se démarquer en produisant des pellicules révolutionnaires qui seraient plus pratique que la cartouche en métal 135 où on doit en dérouler un bout, l'accrocher, avancer voir si ça marche et refermer en priant pour que ce soit étanche, puis rembobiner pour qu'après on éventre la cartouche et décolle le film de son axe.


Alors on part en Allemagne de l'Est où l'on a trouvé une solution qui devrait amener le monopole: les cartouches SL pour "Schnelllade" (Notons les 3 "L" successifs de ce magnifique mot.) "Chargement rapide" en français. En France on appelait ça des cartouches "Rapid".




Produites par Orwo (1958) puis rejoint par Agfa (1964) sous le nom de "Rapid", ces pellicules sont toutes bêtes: une boîte en plastique étanche à la lumière avec une fente (où il y a de la mousse/velours pour l'étanchéité à la lumière comme les pelloches 135). Il n'y a pas d'axe au milieu et du coup la cartouche à la même forme à l'endroit et à l'envers.
Dedans, un film d'une longueur de 61cm est enfoncé: il s'enroule dedans tout seul pas besoin d'axe. Il dépasse de la cartouche de 2cm où il est perforé le nom du film.

Le principe est extrêmement simple: à droite dans l'appareil se trouve la même cartouche SL vide. Et quand on veut avancer le film, une petite tige en métal sort se mettre dans les perforations du film et le tire en direction de l'autre cartouche où il va rentrer.

A la fin, le film est dans la cartouche mais pas en entier car ces cartouches ne s'ouvrent pas! Mais ça ne risque rien vu que la tige en métal va s'arrêter quelques mm avant le rebord de la cartouche: il reste toujours un peu de film qui dépasse. De ce côté le film est perforé de son nom suivi de EXP indiquant qu'il est déjà exposé (car une cartouche utilisée et une neuve avec leur film qui dépassent sont strictement identiques!)

Début



Fin
En clair la magie de ce format réside dans le fait qui suffit de laisser tomber son rouleau de film dans l'appareil, de fermer et c'est bon. Quand on a fini, on enlève la cartouche avec le film exposé et on met la vide à sa place et on remet une neuve. C'est plus simple et rapide (d'où le nom). Même au labo vu qu'il suffit de tirer un peu de film, de le rentrer dans la spire auto-chargeante et de tourner pour charger sans avoir peur que le film se noue.

Si vous avez fait attention vous aurez remarqué que contrairement aux autres appareils le film va de droite à gauche, donc les négatifs ne sont pas dans le sens de la marche dans le classeur après, faut lire de droite à gauche.

Chargement du Beirette SL 100 avec une ORWO NP 20.


Et aujourd'hui, on fait quoi?

Vous voulez une vraie bonne nouvelle? Le film dedans est un simple film 35mm, le film que l'on a dans les pellicules 135! On peut donc réutiliser les appareils SL exactement comme si cela ne s'était jamais arrêté, à condition d'avoir au moins 2 cartouches SL (en fait ce n'est pas obligatoire... je vais vous dire!) et de faire ça dans le noir évidemment!



On voit bien qu'il s'agit d'un film 135, un film 35mm.

Si vous allez chez votre photographe pour avoir une Orwo 20 format SL ou une Agfa IF Isopan Rapid il va surement rire. En effet le succès fut assez mitigé, il fallait des appareils qui utilisait ces pellicules et surtout en 1962-1963, Kodak lance les pellicules 126 où tout est inclus, il faut la poser, prendre ses photos et l'enlever. Agfa se rue sur le 126 aussi. Puis le monopole de Kodak n'étant pas assez grand ils nous pondent les 110 en 1972. Bref le SL aura plus de succès en Allemagne de l'Est, un peu dans l'Europe de l'Est et aussi en France! Mais Pas de quoi réellement faire concurrence. La production s'arrête début des années 90' en même temps que la chute de la RDA.

Pour un appareil SL il fallait compter de 20 à 200 marks est-allemand, sachant que le revenu moyen était de 800 marks Donc aujourd'hui un revenu moyen de 1562€ en France cela ferait entre 39€ et 390€ neuf. (Et moi qui trouvais que 10€ pour le SL400 avec un flash c'était normal alors que c'est un des appareil les plus perfectionné crée en SL!) 
(Evidemment ce n'est pas 100% comparable étant donné qu'ils avaient des prix beaucoup plus bas sur les produits courants, les transports et les loyers et que les produits non indispensables étaient un peu plus gonflés alors que de nos jours en France 1 mois de pain reviens à 3% d'un salaire moyen...)


Les appareils SL avaient 3 formats de photo différents et vu que le film faisait 61 cm le nombre de vues changeait:

-Le 24x36 (12 vues)
-Le 24x24 (format carré) (18 vues)
-Le 24x18 (demi-format) (24 vues)

Ce nombre de photos est parfaite à mon goût (Sérieux, avoir des photos sur papier c'est pas toujours hyper pratique mais alors en avoir plein dont les 3/4 qui sont inutiles... faut sélectionner en argentique! Et du coup une pellicule 12 vues est un bon compromis qui évitera d'avoir une pellicule avec des photos de plus d'un an. Mais c'est mon avis après...

Quoiqu'il en soit une idée saugrenue peut vous venir à l'esprit: 

_"S'il suffit de faire rentrer du film dedans je peux mettre ma pelloche 36 vues entière dedans!"

Et bien en mettre moins pourquoi pas, mais pas plus! Car le film est poussé d'un bout pour que toute sa longueur s'enroule sur soi-même avec des forces de frottement film-film, film-cartouche... du coup, plus vous shootez, plus il est dur de faire avancer le film.

_"Ouais mais j'ai des gros bras du coup je peux le faire et me la jouer devant mes potes!"

Ouais ben non! Car le film, lui, n'a pas forcément de gros bras, du coup il casse! La dernière fois, mon film a cassé en rentrant la dernière vue. En général le film n'est pas déchiré, c'est juste les perforations qui sont détruites et du coup on ne peux plus avancer le film.

Donc 61cm, moins si ça vous amuse mais pas plus!

Concrètement on a quoi?

Les appareils SL étaient en général assez bon marchés, des appareils d'entrée de gamme de qualité limité. Mais là aussi tout dépend de l'appareil. 
En France un appareil très commun et l'Agfa Iso-Rapid qui prenait 18 vues carrées. On appelait les cartouches SL "Rapid" en France d'où l'appareil.


L'Iso-Rapid est une bestiole que je compte bien acquérir un jour (à ce jour c'est fait d'où la photo!), mais si vous en cherchez un regardez d'abord toutes les versions qu'il y a: avec flashbulb et réflecteur, avec flashcube, avec flash normal...

_"Moi j'ai un appareil SL mais j'ai pas de cartouches. Je fais quoi?

Facile! Il faut prendre un film d'environ 61cm, l'enrouler assez serré, puis le poser à la place de la cartouche neuve. On laisse dépasser un petit bout pour qu'il s'accroche à la tige métallique et on referme. (En espérant que l'appareil soit parfaitement étanche à la lumière.) A la fin on le sort et on peut le développer. Mais si c'est pour l'amener à un labo il faut le mettre dans une boîte de pellicule en plastique noir et marquer dessus: "film nu" avec le nom du film, le nombre de vues en 24x36 (ils doivent savoir sa longueur) et la sensibilité si c'est du noir et blanc. (Ex.: "film couleur Fuji Supéria 200 24 poses" ou "Film N&B Fomapan 200 36 poses") et l’amener chez un photographe (parce qu'à la Fnac je sais pas si ça passe...)


Comment recharger vos cartouches en vidéo:

 

lundi 19 août 2013

Comment s'y retrouver parmi les pellicules?

Au tout début que je me suis intéressé à l'argentique (en novembre dernier), je me suis vite trouvé face a un problème:
_Fabrique-t-on encore des pellicules?
_Quelles pellicules fabrique-t-on?
_Quel appareil utilise quoi?
_Peut-on développer ses pellicules sans trop de problèmes?

Je m'imaginais ma maman aller devant l'entrée d'Intermarché et demander le format exact de pellicule pour son appareil et le mien parmi les tonnes de trucs,je savais qu'elle choisissait aussi le nombre de photo et même le chiffre dessus.

Bon sang comment les gens se repéraient-ils avant? Je m'imaginais des tonnes de formats et de variantes possibles.

Mais finalement il n'y a pas grand choses et c'est assez facile de s'y repérer.

Tout d'abord une pellicule, c'est une bande de plastique avec de la gélatine enduite d'un produit photo-sensible (une émulsion même) qui va brûler au contact de la lumière qui est projetée par l'optique de l'appareil photo. Il ne faut donc pas qu'une pellicule ne voie la lumière du jour avant d'être développée sinon on va cramer la pelloche avant d'avoir fait ses photos, ou pire: après les avoir faites! 

NOIR ET BLANC OU COULEUR?

Une pellicule noir et blanc a pour émulsion photosensible une substance à base d'argent. Non exposé à la lumière ils apparaissent blancs, une fois brûlés par la lumière ils sont noirs. (Comme on en fait au collège quand le tube à essai passe du blanc au noir à la lumière.) Quand l'optique d'un appareil photo projette une image sur le film, les grains d'argents se font cramer. En plus grande quantité là où il y a le plus de lumière projetée jusqu'à pas du tout là ou est projeté du noir complet. Le noir complet apparait blanc quand on développe la pellicule et le blanc apparait noir: c'est un négatif. 




Négatif noir et blanc.

La couleur c'est pareil avec en général 3 à 4 couches de couleurs (cyan, magenta jaune au moins) qui vont selon les nuances de chacunes se combiner quand on regarde à travers. Toutes les couleurs s'y retrouve et comme en noir et blanc. C'est le même principe.



Négatif couleur
 
POSITIF OU NEGATIF?

On parle de négatifs noir et blancs ou couleur mais il existe des pellicules avec directement l'image comme on la voit: c'est un positif. Communément appelée une diapositive ou film inversible (reversal en anglais). Une diapo c'est généralement en couleur même si c'est possible d'en avoir du noir et blanc mais très rare désormais. Les diapos en elles mêmes se font assez rares vu que l'ont utilise plus de projecteur de diapo. Mais elles peuvent être utiles lorsque l'on veut voir des photos sans les avoirs sur papier comme en stéréoscopie ou la mise sur papier est fastidieuse et chère. (C'est du 3D si vous préférez. Et oui!)
Positif noir et blanc

Positif couleur




J'ai pris ce clown en Lego devant Lego world à Berlin en exemple car il est très coloré et permet de voir la plupart des couleurs et leur négatif.

D'un point de vue chimique c'est différent même si on obtient un négatif quand on développe dans des produits chimiques pour négatifs,et que l'on peut avoir un positifs avec d'autres produits sur un négatif... bref la chimie peut tout faire!

LES FORMATS

Quand je voulais acheter mes premières pellicules je voulais un appareil qui fasse des photos carrées avec les pellicules que je connaissait depuis que j'étais petit: les 135. Mais vu comme ça devait être cher une photo émulsion, je pensait que la partie photo sensible d'une pellicule était déterminée, qu'ils y avais des rectangles sur la pellicule avec lesquelles l'appareil devait être en phase pour mettre la photo dedans... Du coup je cherchait des pellicules spéciales pour photos carrées... Ca n'existe pas: toute la pellicule est enduite et on projette comme on veut dessus. On peut donc faire des pellicules de toutes les tailles et de toutes les longueurs possibles.

Il existe trois familles de formats: 

-Petit format (jusqu'au pellicules 135 inclues)

-Moyen format (pellicules plus grandes que le 135)
-Grand format (Négatifs ou positifs en feuilles individuelles (plan-films) à partir du 4x5 pouces)

Parfois on parle de mini-format pour les films en dessous de 135 car le film 135 est utilisé en référence un peu partout.

Gardons à l'esprit que plus le format est grand, plus la qualité est bonne (à optique identique, si vous avez une optique dégueulasse d'un côté forcément...) à l'inverse, plus c'est petit moins ça va être beau et précis quand on va agrandir votre photo en faisant un tirage papier.

135

La pellicule 135 avec ses doubles perforations est la plus développée, la plus connue et celles avec laquelle on a le plus de choix. Elle est aussi appelée 35mm ou 24x36. La très grande majorité des appareils qui l'utilisent donnent des photos rectangles, car le négatif obtenu fait 24mm par 36mm. Il est toujours marqué le nombre de vues possible dessus, elles correspondent au nombre de photos en 24x36 que l'on peut prendre en prenant en compte le fait qu'au début de la pellicule on en brule une bonne partie pour la charger. Très souvent elles font 36 vues (en gros ils déroulent 1m60 de film environ), parfois 24, rarement 12. Mais comme expliqué avant on peu avoir d'autres formats avec le même film! Comme:
-Le format carré 24x24 (assez rare) qui du coup utilise moins de film, donc permet de prendre plus de photos qu'indiqué dessus. 12 photos indiquées donnent 18 carrées.
-Le demi format 24x18 (assez rare) qui donne deux fois plus de photos que prévus (donc jusqu'à 72! Faut pas être pressé de finir!)

Négatif couleur

Une pellicule 135 est attachée à un axe en plastique dans une cartouche en métal. Dans un appareil photo on accroche le bout (amorce) à un rotor dans l'appareil, on avance la film pour l'enrouler solidement puis on ferme l'appareil, le film est enroulé à nu dans l'appareil, puis arrivé à la fin, on le rembobine entièrement dans sa cartouche. Elle sera ouverte dans le noir au moment du développement.

Négatif noir et blanc
Diapo couleur

120/220/620
Plutôt inconnue de nos générations, la pellicule 120 était très utilisées jusque dans les années 60, puis elle est devenue minoritaire en Europe. C'est une pellicule d'une longueur fixe et large de 6,2cm. Elle n'est pas perforée et n'est pas dans une cartouche mais enroulée autour d'un axe en plastique (bois à l'origine) avec un papier opaque à son dos sur lequel est noté le numéro des photos: c'est une bobine.

On est dans le moyen format. Une pellicule 120 peut donner:

-18 négatifs de 6 x 4,5cm.
-12 négatifs de 6 x 6cm.
-8 négatifs de 6x9cm.

-Plusieurs négatifs en 6x7 (Pour le coup j'en connais pas, je suppose qu'ils en font 8.)
(Echec! Ils en font 10! Et ils ne suivent pas les bandes derrières!)


A l'arrière sur le papier opaque, quand on déroule la pellicule du haut vers le bas, il se trouve donc une rangée à gauche ou défile les chiffres pour les appareils en 6x9, une au milieu pour les 6x6 et une à droite pour les 6x4,5.
Et les 6x7? Ben il suffit au chargement de faire coïncider une flèche sur le papier et une marque dans l'appareil puis la machinerie sait combien de tour elle peut faire selon le numéro de la photo. (Chose qui existe aussi chez des formats plus conventionnels.)
Merci à Yael du forum 35mm pour les explications illustrées d'un chargement d'appareil "automatique" en 120.



Il y a une petite fenêtre rouge (inactinique) à l'endroit de sa rangée pour pouvoir voir le numéro de la photo ou du moins pourvoir s'arrêter quand l'appareil n'est pas automatique. (cf. 3 lignes plus haut!)

Plus tard est venu le 620, seul l'axe change, il est plus fin et en métal. Du coup on a fait pas mal d'appareil comme le Kodak Brownie Flash qui marchent avec. Sauf que le boom du plastique a permit le retour du 120 et la disparition du 620 dans les année 80. Maintenant pour utiliser du 620 il faut les axes et enrouler le film 120 dessus (puisqu'il est identique)dans le noir, ou alors certains rabotent les bords pour des résultats mitigés...



Avec le 120 est venu le 220, c'est pareil sauf que le film est deux fois plus long et permet donc de prendre deux fois plus de photos. Sauf que pour ne pas être 2x plus épais, il y a du papier opaque qu'au début et à la fin. Du coup il faut des appareils qui peuvent avancer leur film en sachant où ils en sont et avec une fenêtre qui se ferme. (Ou sans fenêtre derrière.) Plus rare il en existe encore, seulement en négatif couleur chez Kodak je crois.


 
126
Le format 126 fut lancé en 1963 par Kodak pour révolutionner l'utilisation des pelloches et avoir le monopole. C'est du film 35mm perforé différemment: une perforation au niveau de chaque photos. Il a un papier opaque dans le dos comme le 120, avec les chiffres qui défilent. La cassette est pleine d'un côté et vide de l'autre, il suffit de la poser dans l'appareil et c'est parti. Pas de sous formats, seulement des négatifs carrés de 28x28 pris avec les vieux Instamatics de Kodak ou les Agfamatics d'Agfa (voir quelques rares autres...) que tout le monde a qqpart dans sa maison car quelqu'un de la famille l'a eu pour Noël/sa communion/son anniversaire dans les années 1960-1970-1980. Malheureusement les années 1990 ont eu raison du film qui disparait de la circulation en 1998. Depuis il est toujours possible d'utiliser ses appareils avec du film 35mm (135) mais avec des perforations apparentes sur le négatif de 28x28.

110
Le 110 est un petit format, voir un mini-format. Il fait des négatifs de 13mm x 17mm, pas plus, pas moins car il est exactement perforé au niveau de chaque clichés et est prévu pour des appareils spécifiques. Il a été lancé par Kodak en 1972 dans des cartouches entières prête à l'emploi tout comme les 126 mais miniaturisé. Arrêtée en 1998, les pellicules 110 étaient devenues obsolètes à cause de la qualité limité qu'elle produisaient. Mais en 2010, la firme Lomography, face aux millions de personne ayant des appareils 110 oubliés, on décidé de remettre cela au goût du jour et de relancer la production avec noir et blanc, couleur et diapo. C'est affreusement cher mais on peut remplir une cassette vide par du film de cinéma de 16mm qui est identique (aux perforations près).

127
Les 127 sont des pellicules qui donnent des négatifs de 4cm de haut, très souvent du 4x4 au final. Il n'a jamais été majoritaire et je ne comprend pas comment il peut survivre encore aujourd'hui. Peu d'appareils l'ont utilisé. Il s'agit d'une bobine avec un axe métallique comme le 620 en plus petit. Pas de perforations, un papier opaque: c'est tout comme une 620 sauf que l'axe à deux bouts qui dépassent et qu'elle est plus petite.


Aujourd'hui c'est quasiment introuvable mais il s'en fait au compte goutte, parfois Rollei en sort en couleur (mais toujours en couleurs fantaisie, pas un vrai négatifs couleur fidèle à la réalité comme nous les connaissions) Efke il paraît même si je crois pourtant qu'ils sont mort... Et Ilford! Grande marque du noir et blanc en a sorti une production cette année qu'il fallait commander chez eux, dans des quantités définies. Est-ce qu'ils en referont? Peut-être.








 
MINOX
Ce n'est pas un chiffre, c'est une pellicule Minox. Minox est une grande marque de qualité mais surtout spécialiste avant l'heure dans la miniaturisation. Ses petits appareils extraordinaires fonctionnent avec ce film produit uniquement par eux et donc leurs rares distributeurs autorisés sont souvent à courts mais régulièrement ravitaillés. C'est le plus petit film qu'il existe donnant des négatifs de 8x11mm soit un dixième de la surface d'une pellicule 135. Ce film existe pourtant depuis 1938!

APS/240
Lancé en 1996, c'était vendu comme l'avenir et la pointe de la technologie, on pouvait faire du 24x17 ou du 30x10mm. La révolution qu devait remplacer le 135 était une bande magnétique qui pouvais enregistrer des données comme le numéro de la photo ou l'heure etc... Pas très utile en soit. Par ailleurs ça n'a pas très bien fonctionné. Même pas du tout. La surface était plus petite qu'une 135 et l'utilité de la bande magnétique est discutable. Du coup même si elles ont traversé les années où les pellicules ont eu la vie la plus dure, elles ont fini par disparaître en 2011.


Une pellicule APS ou 240 même si je n'ai jamais entendu ou vu 240 quelque part.
 
Voici les pellicules conventionnelles qu'il faut connaître, maintenant les autres indispensables que l'on ne peux pas appeler pellicules quand même.

PLANS FILMS
En grand format on utilisait (et utilise encore aujourd'hui) des négatifs en feuille de grande taille jusqu'à 50cm de côté voir plus. (Imaginez le prix de la photo...) Ils sont glissés à l'arrière de l'appareil après avoir fait les réglage sur le fond en verre dépoli, puis on prend la photo. 
Certains en sont fan (pas moi pour le coup) et continuent à jouer avec même si d'un point de vue pratique... c'est galère quand même!


DISC-FILM

En 1982 Kodak qui veux absolument le monopole de l'innovation ressort une bizarrerie: le Disc-film, une cartouche carrée aussi grande que l'appareil à mettre dedans et qui prend des photos de 8x11mm! Comme le Minox. Je vous laisse imaginer la qualité de la chose.
Ça a quand même bien marché et j'en voit encore aujourd'hui dans les brocante. Mais les Disc on été arrêtés. Kodak aime se jeter sur un truc et l'exploiter à fond en se gardant un monopole total, puis quand le rendement baisse: il arrête la production en décembre 1999. Mais comme il a le monopole tout s'arrête. Encore un format mort par Kodak. Bon le DISC c'était nul en même temps et le rendement devait être assez bas déjà. Mais quand même! C'est bien beau de nous pondre des 126, des 110, des Discs etc... puis d'arrêter et de laisser des millions d'appareils inutilisables!

SUPER8 et 16MM



Ce sont des films en bobine de 15, 30, 60m pour les caméras. C'est tout comme une pellicule, sauf qu'ici il est primordial d'avoir de la diapo. (Vous regardez les films en négatif vous?!) Même si c'est très rare ça existe aussi en négatif (pour le bonheur des gens qui cherche à remplir leur appareil 110)
Ça se trouve encore, ça se développe mais à la maison je crois pas que ce soit possible. Bref ça donne vraiment envie d'essayer mais le prix de revient d'une vidéo de 2min d'une qualité dégueu (en général selon la caméra mais comme on me l'a fait remarqué à juste titre: ça peut être très correct! Sinon ce qui arrive après cette parenthèse n'est pas normal.)
Le 16mm est utilisé pour remplir les cartouches 110 même si du coup une perforation est visible d'un côté ou des deux selon le film uni- ou double perforé que vous prenez. Et développer un film diapo dans de la chimie noir et blanche ne donne pas des négatifs super exploitable (un terrible manque de contraste pour ce que j'en ai pour le moment mais des gens ont fait des trucs bien!)

POLAROID
Là il y a:-/'urait des choses a dire et des tonnes mais je vais faire assez court.
Le Polaroid c'est magique, on prend la photo, elle sort: c'est prêt! Le problème c'est que l'arrivée du numérique à vraiment tué le Polaroid qui a du déposer le bilan laissant le monde sans rien. (Presque rien!)


Immédiatement l'usine est rachetée et une nouvelle firme nait: Impossible. Impossible décide de refaire les films des polaroids en noir et blanc et en couleur mais évidemment avec leur chimie à eux. Le problème c'est que soit ils ont autant d'argent qu'un clochard au Zimbabwe et ne peuvent pas payer ce qu'ils leur faudrait, soit leurs chimistes sont cons, soit ils sont radins. Quoiqu'ils en soit la demande n'est pas très forte (tout est relatif: il y a une demande mondiale assez importante en fait) et leurs produits coûteux font que pour l'instant ils ne peuvent faire moins de 23€ la cartouche de 8 feuilles. Enfin ça tourne dans le monde entier comme une marque prestigieuses, ils arnaquent les gens sur internet (Oui ils vous vendent un lot par 3 en réduc' a 45$, vous dites que vous êtes français ça fait 45€ au lieu de 34...) Sans parler des frais de port faramineux et du fait que si vous n'êtes pas chez vous votre colis repars aux Pays Bas et qu'il faut repayer l'aller. Bref, Lomography exploite les jeunes qui se cherchent un phénomène de mode mais Impossible est pas mal. D'autant plus qu'en 3 ans les prix n'ont pas bougé et surtout qu'ils sont connus pour leur qualité affreusement dégueulasse. J'en ai acheté 1 paquet pour essayer. C'est drôle, c'est étrange puisque les couleur et la qualité n'y sont pas, mais c'est chiant parce qu'il faut que la photo sorte dans le noir et qu'elle y reste une demi heure le temps qu'elle se développe. (Si là on regrette pas de ne pas avoir pris le temps d'acheter un paquet de Polaroid quand ils étaient au fond du trou!)




Heureusement qu'il y a Fuji qui fait des packs pour les appareils en pack 100 et les Instax qui sont de marque Fuji. Ils sont plus abordables et de qualité irréprochable avec en plus: un négatif avec chaque photo en pack 100: parfait pour l'offrir et numériser la photo chez soi.

(Je ferais un article sur les formats de polaroids un autre jour.)

dimanche 18 août 2013

Comment charger une pellicule 120 dans un Kodak Brownie Flash?

Mise en pratique vidéo! =)


Kodak Brownie Flash (Hawkeye)

Aujourd'hui je vous présente l'appareil le plus typique de la France des années 1950-1960: le Kodak Brownie Flash.



C'est un appareil d'entrée de gamme tout en bakélite noire et qui comme toute la gamme des "Brownie" devait pouvoir démocratiser l'accès à la photo. Le succès fut énorme! (Je crois que c'est l'appareil le plus vendu en France...à vérifier!) L'appareil était vendu dans une boîte avec parfois un flash de la taille d'une raquette de ping-pong et était devenu l'incontournable des communions ou anniversaires.
Il était fabriqué en France même pour le publique français sous le nom de Kodak Brownie Flash avec toutes les écritures (en somme pas grand chose...) en français. La version américaine est appellée Hawkeye Flash mais c'est exactement pareil. 

Certains diront qu'il a un gris étrange, oui ce fut celui de mon grand père qu'il a eu à sa communion il y a environ 55 ans. Mais dès années d'attente on bien fait rouiller la plaque métallique et rendu la bakélite grise bien dégueulasse. Alors j'ai dérouillé la plaque à la laine d'acier et tout repeint à la bombe d'un gris à peu pris identique. On aime ou on aime pas.
 
... Bon les américains ont quand même un rayonnement mondial à l'époque et tout le monde rêve d'Hollywood etc... Mais ici aussi ils gagnent: Haykeye (soit "l'oeil de l'aigle" en anglais) c'est quand même 1.000.000 de fois plus classe que Brownie! Genre un gâteau face à l'aigle américain et sa vue perçante... On va se faire becqueter!
 
Le tout en français!


Fermé/ouvert

Bref! C'est un appareil qui fonctionne avec des pellicules 620, le 135 n'étant pas encore légion à l'époque. Le 620 c'est un film d'une longueur fixée large de 6cm qui permet de faire 12 négatifs carrés de 6cm x 6cm. Le film est enroulé autour d'un axe métallique assez fin. Malheureusement les pellicules 620 c'est fini depuis bien 30 ans! Mais il existe un substitut: la pellicule 120: c'est strictement le même film mais sur un axe en plastique plus épais. 


PLUS EPAIS! Ça ne passe donc pas en général. Mais ici soit c'est un coup de chance ou un coup de génie (je ne crois pas...) mais la pelloche étant juste retenue pas un bout métallique souple, la pellicule 120 s'adapte parfaitement. Du moins pour dérouler sa pellicule! 
Un appareil moyen format (qui utilise les films de 6cm de côté) ne s'utilise pas comme un 135: il faut accrocher le papier opaque du film sur un autre axe de pellicule de l'autre côté de l'appareil et faire avancer le film en regardant le chiffre qui passe derrière l'appareil à travers la fenêtre inactinique rouge. Une fois finie, on ne rembobine pas: on avance jusqu'à ce que tout le film soit enroulé sur l'axe récepteur puis on peut l'enlever et passer l'axe vide de la pellicule utilisée à la place de l'axe récepteur.

La fenêtre inactinique

Le problème c'est qu'on fait tourner l'axe récepteur pour faire avancer le film grâce à une perforation de la bobine 620, il faut donc qu'il reste un axe 620 pour pouvoir utiliser l'appareil et surtout, il faut pouvoir le récupérer si on emmène développer le film car les photographe vont le garder voire le jeter. Et essayer d'en acheter un sur internet... Entre la rareté et le prix c'est dissuasif. Mais généralement l'axe est là et il suffit de se mettre dans le noir total et d'enrouler le film à nouveau sur son axe 120 pour l'amener développer, l'axe 120 on en à sur chaque pelloche 120 qu'on achète. Sinon on précise bien au photographe qu'on voudrait récupérer l'axe 620. Ou sinon on développe soit même. J'expliquerai ça aussi bientôt.

Autre particularité: le viseur
C'est le principe d'un réflex bi-objectif, mais ce n'en est pas un. On a un miroir qui permet de viser de manière plutôt aléatoire et de manière inversée (comme quand on lit dans un miroir). C'est sympa mais moyennement pratique. Il faut le tenir en dessous de la poitrine comme un réflex bi-objectif. 

On voit qu'on vise au dessus du réel objectif. Au passage: on est en pose B: le bouton lisse est relevé.



Dernière chose: son succès et son prix abordable viennent du fait qu'on a un système très simple dans une boîte solide en bakélite. L'obturateur est un système rotatif bête (j'ai réussi à le démonter, le nettoyer/réparer, puis le remonter et il marche comme une horloge). C'est vraiment un des plus basique.


D'un point de vue technique:

C'est un appareil moyen format 6x6 qui mange du 120 mais comme expliqué, a encore besoin d'un axe 620.

VITESSE
Il en a deux: 
_Une fraction de seconde (bouton sillonné)
_Pose B. (bouton lisse à relever)
La fraction de seconde est d'environ 1/40sec. Pourquoi ça? Parce que.

OUVERTURE
Il a une ouverture fixe d'environ f/15. C'est habituel de ce genre d'appareil: une ouverture faible pour avoir une grande zone de netteté. Il faut donc coupler avec une vitesse assez lente: 1/40 est acceptable.

MISE AU POINT
Aucune. La mise au point est fixe, la lentille (ménisque) ne bouge pas et grâce à la faible ouverture on a un appareil avec une zone de netteté constante de l'infini jusqu'à environ 1m20.

Il suffit donc d'appuyer sur le bouton pour prendre une photo sans se soucier du réglage.
Et bien oui et non. Un paramètre est a prendre en compte: la lumière. S'il fait beau en plein été et s'il fait gris l'hiver la même pellicule ne va pas pouvoir faire les deux négatifs de manière acceptable. Il faut donc trancher en variant un autre paramètre:

SENSIBILITE
On utilise une pellicule de 100 ISO environ pour faire des photos par temps clair, on utilise 400 ISO par temps nuageux. Avec évidemment possibilité de mettre moins et de rester en pose B en calculant le temps nécessaire au posemètre (appareil de mesure de lumière) ou plus selon les conditions. Ou de pousser une pellicule 100 à 400ISO mais bon... Une pellicule assez souple d'un point de vue sensibilité comme la Fomapan 100, 200 ou 400 est parfaite ici car elle permet d'avoir de bons négatifs malgré les légers changements d'expositions d'une image à l'autre.

Il se tient de la même manière qu'un réflex bi-objectif: en dessous de la poitrine

Envie de se la jouer années 50-60 en mode Hollywood avec le chapeau, le costard marron et la décapotable américaine? Il existe quelques accessoires pour cet appareil.

ACCESSOIRES

LA SACOCHE


Une belle sacoche en cuir est quasi-systématiquement vendue avec chaque appareil, un beau cuir marron armé de carton dur. Il permet de prendre l'appareil autour du cou et de pouvoir prendre une photo sans prendre le risque de le faire tomber. Un trou sur le coté permet de laisser passer la molette pour avancer le film et un trou derrière permet de voir la fenêtre inactinique. On déboutonne devant, *clic*, on avance le film jusqu'à la prochaine photo, on referme.
Pratique, joli mais certes, c'est quelque peu encombrant d'avoir un cube sur la poitrine contrairement aux appareils 135 qui sont plats.

LE FLASH


Comme l'indique son nom: il y a un flash! Quelle révolution dans ces années là! Un flash en bakélite et en aluminium se fixe sur le côté, on visse une ampoule (au magnésium?) type PF1B à usage unique alimentée par une pile et on prend la photo en respectant la distance expliquée selon la sensibilité du film.
Donc aujourd'hui on en trouve facilement mais les ampoules pas vraiment. Il est possible sur des sites spécialisés (genre frugalphotographer) mais c'est cher, polluant, et d'une sécurité aléatoire étant donné l'âge des ampoules dont l’intérieur brûle violemment pour faire le flash.
Mais pour ceux qui insistent: c'est donc possible de se la jouer reporter des années 50 avec son flash en sucette, ses ampoules blanches pour le noir et blanc et ses ampoules bleues pour la couleur... c'est bizarre mais je crois que c'est ça.

LE CLOSE-UP n°13


Merveille sur laquelle je n'ai toujours pas mis la main, le close-up, c'est le nom anglais que l'on donne pour ces "bonnettes macros" comme sur le Smena 8M. C'est une lentille additionnelle qui permet de prendre des photos à moins d'un mètre.

LE CLOUD FILTER n°13 


Comme son nom l'indique, c'est un filtre à utiliser par temps nuageux.

EN BREF
Le Brownie Flash c'est classe, très bon marché sur le net ou en brocante, intuable, facile à remettre sur pied et donne des photos de bonnes qualité si on reste dans des formats corrects comme du 10x10 car le négatif à une surface 4,2 fois plus grande qu'un négatif 135 (24x36mm) donc une résolution plus fine. Le seul problème vient de l'axe 620 à garder absolument, même si ce n'en est pas un quand on développe soi-même. Le prix des pellicules est assez élevé de par la grande surface qu'il y a pour seulement 12 prises (le prix d'une pellicule 36 prises en 135). Le viseur est très hasardeux et il n'y a pas de récepteur pour le visser sur un trépied ce qui rend les occasions de faire des poses longues plus rares.

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