lundi 17 août 2015

Comment développer une pellicule couleur?

Les pellicules négatives couleur sont les plus simples à développer et pourtant, le développement coûte une fortune! 16€ quand je l'ai fais faire par une boutique Kodak. 

Et pourtant c'est vraiment simple et ça ne demande pas vraiment de matériel, je vais expliquer comment faire son développement couleur, ou autrement dit: un C-41.


LA CHIMIE:

Premièrement qu'est ce qu'il faut pour développer en couleur? Ben c'est standardisé depuis un moment, maintenant, 100% des pellicules couleurs (et une noir et blanche) se développent dans de la chimie dite "C-41", c'est un kit avec:

_UN REVELATEUR CHROMOGENE
_UN BLANCHISSEUR-FIXATEUR (ou BLIX)
_UN STABILISATEUR

Elles sont belles mes bouteilles...

Le plus connu et en général le moins cher est le Kit Tetenal qui se négocie autour de 25€ le kit pour 1L de chaque produit qui permettent de faire 12 à 16 films de 36 vues.

Les temps sont les mêmes pour toutes les sensibilités (sauf les très hautes), mais plus vous développez de pelloches sensibles, plus vous épuisez vote kit, ainsi on considère 12 à 16 films par litre pour des 200/400ASA.

Donc on ne se fout pas de notre gueule mais faire sont développement à la maison est rentable au bout de 2 à 3 films; on se fout un petit peu de notre gueule.


La chimie se conserve mal essaye-t-on de nous faire comprendre. Que nenni je vous dirais, si vous pouvez vous offrir le luxe d'avoir 3 bouteilles étanches (genre jus de fruit) et un frigo, vous êtes sauvés. J'ai fait duré un kit plus d'un an sans problèmes. A température ambiante il faut faire attention, ça se dégrade plus vite.

En haut: un négatif couleur, en bas un négatif issu d'un traitement croisé (une Ektachrome VS100 développée en C-41)

LE MATERIEL:

_Une cuve type Paterson
_Un seau ou un évier
_Un récipient (éprouvette, bouteille, bassine...)
_Un thermomètre
_Un entonnoir

LA TECHNIQUE:

Je vous invite à lire comment on fait un développement en Noir et Blanc avant pour charger une pellicule dans une spire et la mettre en cuve si vous ne savez pas encore le faire.

Preuve qu'il ne faut pas être parano, la notice indique 38°C ou 100°F. Ce qui n'est pas exactement pareil.

1°) BAIN MARIE
Il faut emmener les produits à 38°C. Donc le tout part dans le seau qu'on remplit d'eau chaude et on vérifie. Une fois le trait des 38°C à peine dépassé dans la bouteille de révélateur chromogène, on retire les bouteilles et on commence. 
La température est importante, il faut bien la respecter, même s'il faut avouer qu'en C-41, le système est assez permissif. Pas de panique non plus.

2°)LE REVELATEUR CHROMOGENE
Fait pour révéler les grains d'argents insolés par la lumière (ces grains sont associés à des colorants). Ainsi, comme en Noir & Blanc, on obtiendra l'inverse des couleurs projetées par l'objectif sur le film, soit un négatif. (Voir à la fin.)

Ce bain dure 3min15sec. Enclenchez le chrono dès que vous versez le révélateur dans la cuve. Et retournez deux-trois fois toutes les minutes, en tapant le fond en reposant la cuve pour que les bulles d'air ne se coincent pas contre le film, empêchant le développement.
On met les 3 dedans. J'avais juste pas de place pour la photo.

Au boût de 3min15 on verse le produit dans sa bouteille grâce à l'entonnoir et on passe directement à la suite.

3°) LE BLIX
On le verse dedans et on attent 3min... environ, pour être correct on attend que ce produit ait dissous les grains d'argent non réduits par la lumière. Et donc s'il reste plus longtemps... bah c'est pas grave. Faut pas abuser non plus je pense. 
Attention, ce produit est à base de permanganate de potassium (souvenez vous des cours de bio) ça tâche! Très méchamment.



Une fois le BLIX remis en bouteille on rince avec de l'eau à 38°C. Plusieurs fois jusqu'à ce que l'eau soit claire. (Faut bien le faire 4-5x sur un total de 3min environ, le temps que la gélatine du film se dégorge de ce produit par phénomène d'osmose.)

4°) LE STABILISATEUR
Pas vraiment indispensable son rôle n'est pas à préciser, mais outre une amélioration de la conservation du film, cette sorte de savon (en plus puissant quoi...) permet d'éviter les poussières sur le négatif. Le bain dure 1min, puis pas besoin de rincer.

On sort le film, on l'essuie si on utilise une pince essorante (houleux sujets avec des gens pour (comme moi) et beaucoup de contres.) Sinon on l'accroche à l'étendoir avec une pince en haut, une pince en bas et il reste plus qu'à laver le matériel. Une fois sec, on peut choisir de scanner ce film où d'aller chez le photographe et de faire une économie considérable en choisissant les photos qu'on veut mettre sur papier sans payer le développement.

On peut donc développer des négatifs couleurs...

Agfa Vista 200 (Que je déconseille vivement!) Alpes d'Huez Pentax K1000 et polarisant.

Même recette.

Rollei Digibase Pro 200 CN

... ou faire du traitement croisé: mettre une diapo dans de la chimie négative. Ca donne des dominantes différentes d'une pellicule à l'autre. Il faut se rensiegner sur le net mais l'âge de la pellicule change la donne aussi.

Sensia 100

Sensia 100

Au total, entre le début du développement (révélateur chromogène) et le moment ou j'accroche le film pour sécher, il se passe 12 min.  Voilà Voilà!

Si vous voulez comprendre comment marche une pellicule négative, j'ai ces bonnes planches d'un ancien livre "Technique et Pratique du Développement des Négatifs et Inversibles Couleurs." de J. PRIOLAUD




jeudi 13 août 2015

Randonnée au pays des gnomonistes

Je profite de l'été et du fait d'être encore en France pour faire des randonnées. Rassasié de la Chaaîne des Puys on est allé dans le Livradois-Forez, faire la randonnée "De l'Enfer aux Rouets" à Thiers. (63)

C'était effectivement assez difficile et creuvant mais c'est vraiment superbe, l'ancienne zone industrielle semi-abandonnée de Thiers est vraiment agréable et bien amménagée. Puis la forêt est belle tout en ayant du panorama ou en longeant la rivière. Mais les montées sont assassines!
Un peu de verdure ça change du fond orange! J'ai essayer de faire poser le chat avec pour avoir plus de vues mais il a pas trop voulu...

J'ai eu envie de ressortir mon Smena 8M (oui c'est le premier article du blog), et de le charger en Ilford Pan F 50. D'ordinaire cet appareil me produit de très belles choses quand je le ferme au max (f/16), après il est connu pour décroître voire même vignetter. Mais même pas peur, je voulais tester.


Au final je me suis réglé sur un peu moins de f/8 pour 50/18°ISO et j'ai suivi les symboles d'expositions pour les vitesses. Sauf dans les sous bois ou je suis à f/4 et 1/30s (au posemètre).

Le tout développé au Rodinal 11min a 1+50.


Tout début de la rando: superposition avec la seule photo prise du Puy de la Louchardière. Ca prouve que c'est un Smena 8M!

J'ai toujours ces reflets dans les zones de hautes lumières car je n'ai pas feutré les rebords plastiques. 

La vieille ville de Thiers est assez verte en fait!

On arrive au Creux de l'Enfer, zone bruyante à cause de l'eau qui servait à alimenter les coutelleries etc...

Oui en couleur par beau temps ça rend mieux.

Arrivé au point le plus haut de la rando sûrement, on espérait déjà en voir le bout.

Mais on redescend direct dans la belle valée (Bah 800m de dénivelé!)

Puis on remonte très méchamment pour arriver là où il y a moyen de redescendre sur la ville en navette. On dirait un vieux village de montagne fermé l'été...

... ou Pripjat ( Прип'ять)!

Preuve qu'on cherche à nous achever: un passage de la voie ferrée.

Et puisqu'on est pas très intelligent on reste dessus.

Et je fais cette photo que tout photographe a et pour laquelle un américain s'est pris un train en pleine poire le mois dernier. Mais j'apprécie son piqué pour dire que je suis en pleine ouverture!

Voilà voilà! J'ai un peu craqué sur la quantité. En attendant j'essaye toujours d'alimenter Un Bougnat en Islande même si je suis encore là jusqu'au jeudi 20 août.

Et si vous vous ennuyez, cherchez le "gnomoniste" de Thiers sur Google (ou même sur Bing!). On est passé à côté de sa maison et après avoir trouvé son blog... je trouve ça finalement assez impressionnant!

lundi 3 août 2015

Comment recharger une cartouche 126?

Je ne saurais pas retrouver quand est-ce que j'ai promis sur ce blog de faire un tutoriel pour recharger une cartouche 126, mais ce jour est venu!


Qu'est ce que le format 126?

Les cartouches 126 ont été faites par Kodak pour gagner du temps et élargir son monopole dans le milieu des appareils photos. Ca pond des négatifs carrés de 28x28mm et donc les typiques photos carrées des années 70-80. En général c'était du bas de gamme dans des apapreils bas de gamme donc c'est vite tombé en désuetude et en 1996 je crois, le format a disparu, nous laissant orphelins de tout nos Instamatics, Agfamatics et autres appareils avec une fenêtre dans le dos.



Comment recharger une cartouche 126?

Le plus dur est d'ouvrir pour la première fois une cartouche 126, il faut être patient et y aller au couteau en essayant de ni la casser, ni se couper. Après elle sera facile à ouvrir et refermer.

Puis deux techniques s'offrent à nous:


La plus facile, et la moins drôle:


Concrêtement c'est bête: dans une cartouche 126 c'est un film de 35mm de large donc on peut y mettre nos pellicules 135, à la différence près que les perforations des 126 étaient que d'un côté et espacées de 30mm. 

Il suffit donc de boucher la fenêtre arrière avec quelque chose d'opaque (comme un morceau d'aluminium), puis de mettre l'équivalent d'une 12 vues (64cm) dedans. On scotche un bout sur le moyeu recepteur et on enroule toute la partie encore vierge dans le petit compartiment. On referme et voilà.


Pour prendre en photos, il convient de faire 4 déclenchements-avancements en occultant l'objectif avant de faire sa photo (puisqu'il y a plus de perforations que sur un film 126, l'appareil s'arme tout les 1/4 de photos environ.)



Avantages: Facilité / Possibilité de mettre 24 vues / Rapidité / Sûreté.
Inconvénients: Il faut armer 4x / Possibilité de superpositions / On sait pas où on en est.

La plus sportive, mais la plus jouissive quand ça fonctionne:

Il suffit de garder le papier opaque qui protégeait le film 126 dedans et d'enrouler son film 135 avec, (en scotchant un côté pour pas qu'il glisse dedans). Il suffit de bien regarder les repères quand on la déroule la première fois et c'est assez fastoche: un coin où ça débute, une fin. On scotche au début puisque le film va être tracté, pas à la fin (avec la courbure de l'enroulement il y aurait une différence de longueur qui se traduirait par un gros pli à la fin).

Encore mieux: le papier à des fentes longues à chaque vues. Elle servent à ce que la tige qui arme l'appareil aille dedans et se bloque dans la perforation. Or sur toute cette longueur, un film 135 a plusieurs perforations, et il se peut que la tige aille sur la première comme sur la deuxième ou la troisième perforation, chose qui va entrainer des superpositions partielles. Alors si on en bouche la moitié on a plus vraiment ce problème! (Mais il faut avancer doucement le film, sinon la tige va passer par dessus et on va sauter toutes les vues.)
Là on pourra utiliser l'apapreil comme avec une vraie cartouche 126!



Avantages: La vue du papier opaque qui avance dans l'appareil est jouissive! / On sait combien de vues on a fait / Pas de superpositions possibles.
Inconvénients: Plus difficile à mettre en oeuvre / Possibilité de sauter des vues.

Bon tout ça ça sent bon le déterrage parce qu'on va pas utiliser d'appareils sensationnels au piqué hallucinant, c'est plus pour jouer le 126. Mais il reste une chose à aborder:



Le format des photos:

Oui il y a des perforations en bas de la cartouche, sur la zone où il y a l'image! (Attention à la prise de vue, les perforations seront sur le HAUT de la photo.) 
Soit on reste sur du carré 28x28 et on garde les perforations (ce qui donne un certain style).
Soit on recadre en rectangle de 24x28.


Les deux N&B ont été faites avec mon Agfamatic.

Celle là avec le Veramatic

Parce qu'en 1987, sur du vrai 126, ça donnait ça avec l'Instamatic 177X :