mardi 29 octobre 2013

Agfamatic 200 Sensor

Aujourd'hui je ressors des archives, celles faites par un appareil allemand (bloc Ouest) qui s'est très bien implanté en France: l'Agfamatic Sensor 200.




Histoire de l'engin:
En 1962, Kodak cherche comment avoir le monopole de la photo et pense qu'en trouvant quelque chose de plus facile d'utilisation qu'une pellicule 135 il va y arriver.
Kodak nous pond le format 126: une cartouche unique où le film est enroulé avec un papier opaque au dos où on pourra voir le numéro de la vue. Il avance et s'enroule dans une compartiment de la cartouche et quand on a fini, on enlève la cartouche et on l'envoie développer. (Donc pas d'amorces, de rembobinage etc: on pose la cartouche, on shoot, on reprend.) 




Et pour cela Kodak vise le grand public avec des appareils bon marchés de qualité limite: les Instamatics sont nés.
Agfa est Allemand, même d'origine incertaine suite à la partition de l'Allemagne. Ils ont essayé de détrôner le 135 avec les cartouche "Rapid" ou "SL" à l'Est mais ça n'a pas marché et là, ils comprennent que le truc de Kodak ça marche bien, et même depuis 10 ans. Alors Agfa se lance dans le format 126. Ils produisent des pellicules et surtout en 1972 ils nous pondent les Agfamatics. Dommage, en 1972 Kodak lance le format 110: la même chose en deux fois plus petit.




Simultanément sortent le 50, le 100, le 200 et le 300 dans des coffrets avec des magic-cubes (flashs à usage unique), une pellicule couleur et une sacoche plastique. Le 50 est le plus basique avec une seule vitesse et le 300 est le "haut de gamme" avec le choix des vitesses automatique grâce à un posemètre intégré. Mais on peut dire qu'ils sont quand même de très bonne facture avec pas mal de pièces métalliques.


L'appareil, la chaînette, un flash-cube et une pellicule 126 Agfacolor.

Du coup beaucoup de monde s'est vu offrir un de ces coffrets à Noël et moi je m'en suis trouvé un à 10 euros dans une brocante en 2013.

En 1973, Agfa suit encore Kodak et se lance dans le 110 avec ses Agfamatic Sensor 1000 et 2000.

D'un point de vue technique que peut-on dire?

Il a 4 vitesses symbolisées par des images donc seule la luminosité est à régler.





La mise au point est fixe: le sujet est net de 1,20m à l'infini. Officiellement. Bon j'ai essayé que deux pellicules qui ont fini développées dans des soupes dégueu, mais la plupart me montrent que si le sujet est à moins de 2m, il est flou.
Voilà une photo prise à plus d'1m20 c'est clair, avec un flashcube. Plusieurs choses: la photo est superposée a une autre à droite, oui c'était ma deuxième cartouche 126 rechargée, ça arrive. Et la photo n'est pas carrée comme prévue. Alors non, parce que quand on scanne avec les perforations visible ça marche mal (comme le négatif polaroid déchiré sur l'article sur le Polaroid 330!) et du coup je me sert de cet appareil comme un appareil 24x28mm (c'est unique!). 





Quand l'ampoule grille, le verre fond.
On peut y mettre des flashs, mais que des magic-cubes X! (Qui n'existent plus mais on en trouve souvent en brocantes.) Heureusement j'en ai eu avec mon coffret, j'ai essayé, ça marche encore. Sous l'objectif, il faut choisir la distance du sujet par rapport au flash: de 1m à 3,5m, c'est le choix de la vitesse calculée selon la puissance des cubes. Quand un cube à explosé (ouais faut dire ce qu'il est...) une trame rouge apparaît dans l'objectif pour nous signaler que cette ampoule est grillée.



Toute neuve on dirait que je viens de l'acheter!


Le format 126 c'est beau, ça donne des photos carrées, ce qu'il l'est moins c'est que ça c'est fini. On peut recharger une cartouche 126 avec du film 35mm (J'expliquerai comment faire), mais du coup: les perforations sont sur l'image. Donc soit on fait un carré de 28x28mm avec les perforations, soit on recadre l'image comme si on avait un négatif de 24x28 (Attention à la prise de vue, les perforations seront sur le haut de la photo!)


Ma seule autre photo au flashcube: il faut bien juger la distance au sujet (bon ici c'était débile de ma part mais je me suis dit qu'en mettant le maximum on verrait mieux la scène... Gné!) Mais ça marche bien, même si le brouillard rajoute l'idée que l'image est mal foutue en plus des plaques lumineuses et du reste très sombre. Tiens c'est bientôt Halloween! Et les tâches? Euh ben mon film a morflé, j'ai des trous mais surtout des trucs collés dessus au développement (mon produit était mal entretenu.)
Sinon on a une petite sacoche tout plastique, pas forcément très pratique (à l'origine la longueur de la lanière fait qu'elle arrive plutôt au niveau des genoux). Elle se déclipse derrière et vu que c'est du plastique tordu, parfois le couvercle devant remonte et vous photographiez votre sacoche sans le voir dans l'oeilleton. (Bon ça m'est arrivé une fois!)





Après il n'y a rien à dire: il est super agréable! Taille parfaite pour les mains, pas trop lourd ni trop léger, une finition en aluminium qui claque, le bouton orange (marque de fabrique des Sensors d'Agfa), et surtout: le levier pour avancer la pellicule qui est super jouissif surtout couplé à l'avance du papier à travers la fenêtre en plastique. On dirait pas mais c'est juste quelque chose de magique à faire au moins une fois dans sa vie! (Même si ces pellicules n'existent plus!)


Le 27 avril 2013: il neigeait en Auvergne pour le plus grand bonheur de mes chiens et de moi-même. Bon ici la photo est bel et bien acceptable. Je l'ai tirée sur papier avec les perforations visibles, elle rend très bien également.

Sinon on peut les mettre sur un trépied ce qui ne sert à rien vu qu'on a qu'une vitesse, et on peut mettre une chaînette qui se tient au poignet plutôt que de se taper la sacoche. (Oui je meuble un peu cet article qui a beaucoup d'images.)


Honnêtement je l'aime bien cette photo pour dire en plus que les conditions étaient loin d'être bonnes et qu'il y a un trou au milieu. On a une résolution satisfaisante tout en restant assez brut de pomme, assez vieillot (Ouais le noir et blanc y joue un rôle aussi...)
Bon le chien a bougé mais c'est un risque à prendre (en même temps il neigeait et je suis pas sûr qu'il reste bien plus longtemps dedans alors fallait bien déclencher.) D'ailleurs je remarque pour la première fois qu'on voit les flocons...


Tout de suite il fait plus chaud (pourtant c'était une semaine avant les autres), la teinte de gris y est pour quelque chose, c'est un scan d'un triage papier sur papier Ilford Multigrade IV pour ceux que ça intéresse. Pour vous rappeler que quand vous visez, les trous sont en haut et pas en bas (j'ai monté le cadrage exprès pour pas couper les pieds...) Sinon, les conditions étaient idéales et la photo est bonne malgré le chat qui est venu mettre du flou au dernier moment...


Ca donne envie des belles photos couleur carrées comme ça! En tout cas j'ai envie de l'encadrer cette publicité.

dimanche 27 octobre 2013

Comment développer ses pellicules noir-et-blanc?

Et si je faisais enfin ce que je promet depuis longtemps et que je vous expliquais des choses utiles? Le développement des pellicules noir et blanches, par exemple, un traitement maison simple et rapide (il me faut environ 15 min).

Attention à ne pas confondre développement et tirage, le développement sert à obtenir ses négatifs, le tirage et la mise sur papier de l'image du négatif. (De nos jours on peut se passer du tirage en scannant et en imprimant comme pour les photos numériques mais c'est pas drôle.)
C'est plus joli une fois développé quand même.

Ici je vais vous expliquer comment on passe de sa pellicules toute grise/violette sans rien, à un beau négatif transparent avec ses images en nuances de gris.

Avant toute choses, comment ça se passe?

Le développement noir et blanc est le plus simple, le plus accessible, le plus économique et surtout le plus souple (les meilleurs savent comment faire varier les contrastes, le grain et composent leur révélateur avec des produits chimiques au noms barbares chez eux. Les gens de niveau plus modeste peuvent "pousser" leur pellicule et sur-développer le négatif, bref j'y reviendrai.)

Il se passe en trois bains chimiques et c'est le même pour tout les formats (du minox au plan-film en passant par le 135 et le 120.)

¤Révélation de l'image: les sels d'argents qui on été oxydés par la lumière deviennent des cristaux d'argent noirs.
¤Rinçage
¤Fixation, qui permet au film d'être désensibilisé à la lumière.

En matériel il vous faut:
_Une montre, un chronomètre, qqchose pour mesurer le temps!
_Des petites bouteilles (moi j'ai des bouteilles de 1/2L de lait toutes propres) pour mettre vos produits réutilisables.
_Un décapsuleur (pour ouvrir la pellicule si c'est une 135.)
_Un thermomètre (en général il faut des produits à 20°C)
_Une cuve étanche à la lumière (on trouve très souvent les Paterson qui sont biens.)
_Une ou plusieurs éprouvettes graduées
_De l'eau
_Du vinaigre d'alcool
_Des gants ou des torchons parce que c'est mal de se mettre des produits chimiques partout.

En produit chimiques vous devrez investir dans:
_Un révélateur (en bouteille ou en sachet à diluer)
_Un fixateur (en bouteille ou en sachet aussi.)
A trouver sur des sites fiables comme digitphoto, caddyphoto, fotoimpex etc...

Pour les riches: un bain de rinçage et un bain mouillant, voir même une cartouche de gaz pour la conservation! (Pour conserver vos produits ils doivent éviter l'air qui oxyde et la chaleur qui accélère le processus, du coup il faut remplir ses petites bouteilles à ras bord et les mettre au frigo (et bien enlever les étiquettes!)) Perso je conserve tout au frigo: pelloches, papier, produits etc... et ça suffit.

Allez on commence!

PREMIERE ETAPE: MISE EN CUVE

Et oui il faut que vous sortiez votre film de sa cartouche et que vous l'embobiniez dans une spire autochargeante (le truc blanc) qui est avec la cuve. 




Pour cela: NOIR COMPLET!
On ne voit rien alors il faut bien disposer ses outils avant. Si vous développez du 120, il ne vous faut que votre cuve avec sa spire et votre pellicule. Si vous avez une pellicule 135 toute belle achetée, il faut que vous vous armiez un décapsuleur pour ouvrir la cartouche par le dessus. 

Vous avez accès à votre film, il faut l'enrouler dans votre spire qui en général a 3 hauteurs différentes: 
_120/220/620
_127
_135/126
C'est marqué sous la cuve avec la quantité de produit à mettre selon le film.
Avec les quantités de produit à mettre correspondantes.

Prenez votre film et votre spire dans l'autre main où vous mettez vos deux doigts sur les deux plus gros crochets qui doivent êtres face à face: c'est ici que vous pouvez insérer le film sur quelques centimètres. Puis vous chargez le reste du film en faisant des va-et-viens circulaires jusqu'à ce que tout le film soit rentré. 
Vous mettez ça dans la cuve étanche à la lumière (que vous fermez!) et vous pouvez rallumer: le plus dur est fait!




DEUXIEME ETAPE: REVELATION DE L'IMAGE

Souvent on conseille de remplir la cuve d'eau et de la vider avant de commencer les bains chimiques. (surtout en 120) C'est pour enlever une couche anti-halo et pour ne pas polluer le reste des solutions même s'il paraît que ça ne change rien. (C'est très drôle, on met l'eau, on la sort immédiatement après et elle est verte fluo ou bleue!)

Là vous êtes prêt et il faut votre bouteille de révélateur à la bonne température (20°C en général)

Des révélateurs il y en a plein (D-76, ID-11, A-49, Rodinal et j'en passe), beaucoup sont identiques, les prix varient beaucoup aussi. On peut aussi le fabriquer soi-même pour les perfectionnistes.)

Vous en prenez un et vous cherchez sur la notice ou sur le net combien de temps vous devez laisser agir pour votre pellicule. (Le temps dépend de la marque des deux, de leur composition et surtout de la sensibilité de la pellicule, plus elle est sensible, plus ça va être long.)

Il est conseillé d'utiliser son révélateur dilué et non pur (pur = "stock"), cela varie d'un révélo à l'autre ça va du 1+1 (une dose de révélateur et la même quantité d'eau) jusqu'à 1+1000.
Les temps de traitements sur le produit sont donnés pour une utilisation stock, il faut les multiplier par un coefficient selon la dilution.

Par exemple j'utilise de l'Atomal-49 (qui est surement le plus économe) que je dilue en 1+1. J'utilise des pellicules Fomapan 100.
Je me reporte sur leur tableau et je vois: 6-8 min en stock à 20°C. Derrière il est marqué qu'en 1+1 je dois augmenter le temps de par un facteur 1,4.
Mon produit est neuf, passé dans un bon appareil qui donne de bonnes images, je prends 6min que je multiplie par 1,4: (6 x 1,4 = 8,4min = 8min24sec).

Pousser une pellicule?

Si je veux je peux pousser ma pellicule: ça veut dire qu'on sur développe une pellicule qui n'est pas assez exposée. Je peux utiliser une 100ISO à 200ISO ou même 400ISO selon les modèle, idem je peux sur-exposer le négatif et m'en servir comme une pelloche 50ISO. Il faut rajouter 15% de temps de développement à chaque fois qu'on double la sensibilité qu'on veut. (et inversement)

Je veux faire de ma Fomapan 100 une 400ISO (toutes les pellicules ne permettent pas de pousser jusqu'à 4fois l'exposition indiquée sur le négatif), je l'utilise comme tel et je développe 8min 24 + 15% (8min et 24 sec c'est 8,4min donc 8,4 x 1,15 = 9,66min= 9min40sec pour 200 ISO), je rajoute 15% pour aller à 400: 9,66minx1,15 = 11,11min= 11min et 7sec.)
Plus rapidement je tape sur ma calculette le temps de base (en fraction de 100 pas en seconde: 1min 30 sec = 1,5min!) et je multiplie par (1,15) autant de fois que je double la sensibilité. (Pour la diminuer je multiplie par 0,85.)

En d'autre termes je multiplie par (1.15)^n (n le nombre de sous-expositions) ou par (0,85)^n' (n' le nombre de sur-expositions).


Voilà une Fomapan 100 en forêt par temps sombre avec mon Agfa Iso Rapid. (Même si moi je suis le type entrain d'enlever une toile d'araignée de sa tête derrière le pin...) Il me fallait du 400 ISO pour le coup et comme la notice dit qu'on peut exposer de 50 à 400 sans changer le temps de développement j'ai fait comme tel. Evidemment le négatif n'est pas beau et en fait ils voulaient dire qu'on obtient quand même quelque chose d'exploitable. Vaut mieux pousser un peu plus avec la méthode au dessus.
Je met mon produit dans la cuve en actionnant le chronomètre en même temps. Je ferme de manière étanche (ma cuve a un couvercle souple alors j'appuie bien dessus pour chasser l'air) et je retourne ma cuve plusieurs fois pendant 10 secondes, je la repose en la tapant deux trois fois sur la table pour chasser les bulles d'air qui empêcherai le développement de se poursuivre de manière homogène, et je recommence toutes les 30 secondes ou toutes les minutes (chacun sa sauce). Et on ne secoue pas pour faire un milk-shake, non on retourne doucement 5-6 fois la cuve en 10 secondes et on la repose en tapotant.

Une fois fini, on vide le produit et vite: étape 3!

TROISIEME ETAPE: LE RINCAGE
Pour bien stopper l'action du révélateur, on rince le film en mettant un bain d'arrêt pendant une 30aine de secondes. Un bain d'arrêt est une solution légèrement acide (2%) et ça coûte cher pour rien alors qu'il suffit de diluer à 1+3 du vinaigre d'alcool à 8% qui coûte 40 centimes le litre dans tout les supermarchés et sert aussi pour le ménage et les cornichons.
Après ce temps on vide la cuve et on passe à l'étape 4.

QUATRIEME ETAPE: LA FIXATION
Fixer est un terme utilisé dans pas mal de domaines (photo, biologie, chimie etc...), ça consiste à conserver quelque chose dans l'état où il est de manière permanente.
Pour cela on utilise un fixateur! (Original non?)
Pour nos négatifs c'est pas le formol qui conserve les bébés dauphins dans les bocaux au musée.
Chaque marque a le sien et tous sont bons. Personnellement j'ai encore du Rapid-Fixer d'Ilford qui me sert de fixateur pour mes négatifs et mes photos papier.

Il faut suivre la notice (donc sur le mien je dois diluer à 1+9, j'en fait une bouteille d'1/2L (donc 50mL de produit pour 450mL d'eau).
Je surveille son état d'usure en notant quelle surface il a fixé et quand je m'approche du maximum je le jette. Alors il est marqué dessus combien de films 135 ou 120 il peut faire ou combien de photos 24x30 etc... bref on convertit tout comme on veut (moi je fixe des papiers de divers tailles, des négatifs de divers tailles et longueur alors je dois carrément convertir en cm²) et on voit combien d'utilisations il nous reste. Un film 135 de 36 vues a la même surface qu'un film 120.

Je respecte le temps qui ne change pas selon la pellicule: 1 à 3 minutes souvent.

CINQUIEME ETAPE: RINCAGE A L'EAU
Oui vous allez pas laisser vous négatifs dans cet état! Vous rincez votre cuve à l'eau claire 2-3 fois pendant une minute le temps que les produits chimiques résiduels sortent du film par osmose. Au dernier rinçage utilisez un bain mouillant qui coûte cher ou alors une goutte de produit vaisselle pour éviter que les poussières se collent au négatif en séchant. Ca marche aussi bien!

SIXIEME ETAPE: SECHAGE
Ouvrez la cuve, sortez votre spire et démontez la en deux. Prenez votre beau négatif qui magiquement contient de belles photos.
Faites-le sécher sur une corde à linge dans un endroit sans trop de poussières si possibles et attendez une heure ou deux.

Voilà! Il n'y a plus qu'à le découper (le 35mm en bandes de 6 vues 24x36 par convention), le 120 en 3 vues 6x6... bref vous verrez selon votre classeur ou selon votre scanner.


C'est lourd un article sans images. Ici c'est pris avec un reflex Pentax (K1000)

Maintenant, vous pouvez jeter votre révélateur (bon si vous avez mis la quantité pour un film 135, c'est prévu pour un 36 vues donc si vous avez fait un film de 12 vues 24x36 vous pouvez le réutiliser deux fois en allongeant un peu le temps du révélo puisqu'il est partiellement utilisé.)
Mais jeter où? Alors le vinaigre d'alcool et l'eau aux égouts mes les produits chimiques dans l'idéal c'est de les mettre dans un bidon et de le vider dans une décharge qui accepte les produits chimiques.

samedi 19 octobre 2013

Autres clichés du Certo SL110

Je n'ai rien testé de plus mais j'ai développé une pellicule du dernier appareil dont certaines sont au maximum de sa capacité. Bref, je n'ai rien à dire si ce n'est que montrer des photos.

Super palette de gris non? Et le piqué est super sur la maison ou le bois, la résolution se limite à la qualité du scanner pour le coup, vu que les négatifs sont tout petits.

J'avais expliqué qu'au flash on avait tendance à isoler le sujet voire, dans certaines conditions, à le faire luire. Ici, le chat le plus étincelant que j'ai eu.

On perd vachement ses repères dans la végétation quand on est en noir et blanc. Heureusement que le chemin, le bout du tunnel de verdure et le champs nous servent de repère.
Comme je me l'étais dit: celle-ci est un désastre total, mais c'est celle là qui m'a fait prendre conscience de la superbe de cet appareil. Il faut dire que ce négatif n'a pas été gâté: le temps le plus sombre que j'ai vu en pleine journée, une pellicule poussée à 200/27° ISO, et des produits de développement en fin de vie totale.

Et pourtant la carrière abandonnée de Gravenoire ne pouvait pas mieux ressortir autrement que sur une photo au style bien vintage comme dirait certain. Et je pense qu'en tirage papier légèrement jauni avec un rebord blanc ondulé, elle doit vraiment claquer! 

Ici on voit bien qu'on a un piqué très acceptable, et même très honorable pour l'appareil en question, et pourtant on se perd vite dans ces feuillages, à tel point qu'on remarque pas directement les tomates.

Même les eaux sales reflètent! Et notons aussi un flagrant vignettage sur le haut.

dimanche 13 octobre 2013

Loisir Est-Allemand

Je reviens un peu en retard mais je refusais de faire un autre article que celui prévu sur un appareil que j'enviais tellement depuis longtemps et dont j'ai tellement exulté: le Certo SL 110.



Pourquoi je l'ai tant voulu: 
_C'est un appareil qui donne des négatifs de 24mmx24mm, donc le format carré (+1pt) sur film 35mm (le film dans les pellicules qu'on a tous connus et utilisé) (+1pt)
_il marche en cartouches SL (+1pt) (des cartouches un peu différentes de celles qu'on a connu, mais on s'en fiche quand on a du film il suffit de le rentrer dans une cartouche!)
_il est Est-allemand (+1pt)
_c'est un appareil pour grand public (+1pt)
_il a plusieurs réglages (+1pt)
_il aurait un objectif assez surprenant (+1pt) pour ce genre d'appareil. 

Soit 7 points d'affect pour moi! (Ouais, j'aime les cartouches SL même si ça fais chier tout le monde.)


On voit le "DDR" entouré d'un copyright et d'un triangle de danger. Pourquoi? 

Il est tout mignon et ressemble à un jouet et s'adressait au grand public de RDA voire du bloc de l'Est à partir de 1974. Il avait eu deux grand-frères très kitsch et désormais assez rares dont un ne servait qu'au noir et blanc (Certo SL 100) et l'autre, avec un "meilleur" objectif pouvait recevoir des pellicules couleurs (Certo SL 101).

A cette époque on est dans la miniaturisation mais toujours dans le tout mécanique, chez nous à l'Ouest on est en plein dans la vague des Instamatics depuis déjà 12 ans et ça n'est pas fini. On a donc un tout mécanique à la fois plastique et métal, recouvert de plaques en inox. Il est vraiment petit pour une certaine raison...

Le premier Certo, pour le noir et blanc
Le second pour la couleur.
Il fallait un appareil facile mais fonctionnel, avec un bon objectif et assez de réglages pour pouvoir photographier selon différentes luminosités.

Ici on a toutes la conditions de lumières et une exposition correcte: le ciel est bien visible, les falaises calcaires qui reflètent un soleil fort, le noir des grottes, l'ombre à l'entrée, on a quand une bonne palette de gris. Mais c'est plus imputable à la pellicule. Le piqué/résolution/netteté, reste assez limité, même si on peut différencier des brins d'herbes, les veines de la main du géologue qui déchire, les strates dans la grotte et des détails des nuages. 

La solution adoptée est cet appareil qui ne ravira pas les pressés qui se foutent de prendre une photo car il y a deux réglages à faire! (Donc prendre 5 secondes avant sa photo! Ouh la la!)

LA MISE AU POINT:
On aurait pu faire un appareil sans réglages de mise au point mais on aurait été trop limité pour les prises sous des lumières différentes et on se retrouverait avec un Iso-Rapid (Que j'aime beaucoup comme l'atteste l'article!) Du coup il faut régler la distance du sujet selon un jeu de petits symboles ou la distance correspondante dessous. Alors très à la louche quand même on a une bonne marge de manœuvre en fait pas besoin d'y coller un télémètre comme le Blik (Блик) [fin de page de mon premier article]. On peu se rapprocher jusqu'à 1m50 pour un portrait, un animal etc... puis jusqu'à l'infini (heureusement!).


On a de la marge, mais c'est une marge qui s'amincit quand on se rapproche, du coup ici la mise au point est à 1m50 à f/8, la zone de netteté sur le grillage est limitée à la partie centrale.

LA LUMIERE:
Chose rare, on a pas d'ouverture ou de vitesse à choisir mais directement la lumière selon un jeu de symboles. Chaque symbole correspond à un couplage ouverture/vitesse permettant d'avoir une bonne exposition pour une pellicule 100/21° ISO. Ce qui permet à tout le monde de l'utiliser (Même si les autres appareils ont des subterfuges pour aider les non-initiés aux notions d'ouverture, vitesse et sensibilité comme sur le Smena 8M où les choses sont vraiment bien faites!)

Les symboles pour l'exposition et la mise au point et leurs explications.

On a donc:
Plein soleil: 1/125s et f/16
Soleil: 1/125s et f/11
Mitigé: 1/30s et f/16
Nuageux: 1/30s et f/11
Pluvieux: 1/30s et f/8

Par temps gris dans les sous-bois, je suis assez content que la surface soit crade on ne voit pas mes cochonneries, sauf la poussière en plein milieu sur une zone noire. Mais des poussières j'en ai sur toute la dernière fournée car un fil/poil de chat ou autre s'est coincé dans la chambre entre l'objectif et la pellicule, du coup on le voit sur toutes les photos en haut. Mais pas celle là par miracle.
L'objectif est un 50mm, grossissement assez fidèle à l’œil  réputé assez bon même si en soi je ne l'ai pas trouvé si remarquable. En même temps je n'ai pas eu une pellicule correcte suite à un bon nombre de problèmes. La dernière je n'ai pas pris le temps de la développer encore mais à priori elle devrait être très bien vu les conditions.


Et autre chose que j'aime bien même si ici il n'est pas très prononcé: il vignette! (Le vignettage, c'est ce "défaut" qu'on les appareils anciens, ou de piètre qualité, à avoir des rebords plus sombres, atténués.)


Celle là a quelques rayures mais est une des rares survivante de ma première pellicule qui a très mal finie. Je suis à 1m50, c'est un grossissement naturel, le flash est un Holga 15B, du jouet quoi! Je trouve qu'on a quand même un très bon rendu en portrait et le format carré s'y prête bien aussi.

Bon c'est bien mignon mais qu'est ce que ça mange comme pellicules? Ben comme le nom l'indique: des cartouches SL! (Donc un film 35mm comme on a connu mais enfoncé dans des cartouches un peu spéciales) Mais au sein des appareils en cartouches "Schnelllade" (1, 2, 3 "L"!) ou "Rapid" c'est un appareil unique, il ne prend qu'une cartouche! Il marche presque comme les pellicules 135 (qu'on a tous utilisé): il rembobine le film dans sa cassette à la fin.

Il suffit de mettre la cartouche et le film avance dans une structure métallique similaire à ce qui est dans une cartouche SL en plastique (qui va rayer le film ceci dit en passant...)
Ensuite arrivé au 0 du compte à rebours, le mécanisme s'inverse et il faut tourner la molette dans l'autre sens pour rembobiner le film.


C'est pour cette raison qu'il est tout petit, une autre cartouche, comme les autres appareils SL aurait rajouté un bon centimètre de largeur.

Et un flash? Il est doublement bien:

_D'abord il a une griffe hot-shoe, c'est à dire qu'on a pas besoin de magic-cubes ancestraux, de flash-cubes périmés, de flash-bulbs explosifs, ni d'un flash couplé avec un câble, mais directement un flash à glisser dessus et qui marche tout seul (ça c'est pas commun sur les appareil du bloc Ouest de cette époque là et on peut plus s'en servir maintenant!) 



_Deuxièmement, avec les réglages différents on a plus de liberté au flash.






Un film légèrement sous exposé et on voit toutes les saleté du scanner (qui sont sous le verre dans le mien je sais pas quoi faire...) Ici la netteté pêche, 1m50 c'est loin quand même. Mais ici ce n'est pas grave c'est le style de la photo même.
D'un point de vue satisfaction je dois avouer qu'au moment de l'article j'était très déçu, ça faisait 3 semaines que j'essayais de le tester comme je pouvais, mais les deux premières fois le film s'était enroulé dans le mauvais sens, ce qu'il l'a broyé, plié, déchiré et rayé, et du coup quand j'ai ouvert je l'ai brûlé. (Mais j'ai sauvé des trucs dessus quand même!) En plus j'ai eu des problème à un développement. Du coup toutes les photos étaient insatisfaisante.


Jusqu'à ce qu'un membre respectable du forum 35mm me dise qu'il aimait vraiment les deux photos que j'avais mises pour leur style bien rétro et leur authenticité, et que les regarder avec l’œil qui cherche les performances photographiques ne pouvait forcément pas me satisfaire. 



Et il a raison! Ma raison première de ma mise à l'argentique était de refaire des vraies photos bien vieillottes, rétro, vintages, en noir et blanc avec des pétouilles, une qualité limite, un vignettage, du jaunis, des rebords blancs en vaguelettes, bref celle qu'on faisait il y a 40 ans, celle que tout le mode faisait. Je me suis focalisé sur ces appareils que j'aime beaucoup mais sur celui là j'ai fini par avoir un œil critique, ce qui n'est pas du tout compatible.



Finalement, j'ai eu une prise de conscience soudaine et en fait je l'aime vraiment bien ce petit appareil!

A Clermont-Ferrand entre les bâtiments blancs et surtout nos bâtiments sombres voire noirs, on a un peu le cul entre deux chaises pour choisir l'exposition du film.

Il faut savoir que le film qu'on met dedans doit être un peu plié, incurvé. Parce que mon film en bobine de 30m, quand il est sorti, il est très plat. Du coup le film (qui d'ordinaire est tout enroulé dans une cartouche) part tout droit au lieu d'être légèrement incurvé et descendre en suivant les rebords arrondis. 


Il faut donc plier un peu le bout du film et faire gaffe à ce qu'il ne se coince pas dans le cadre de la photo (quand on avance le film après avoir fermé, si ça bloque très vite ouvrez vous allez comprendre c'est tout bête.) Vu que le film est plat on doit plier le bout, mais vu que le bout est enroulé, au moment d'avancer le bout avant les premières photos, l'arrondi se bloque sur le rebords. (C'est un détail d'une seconde, sans importance mais quand on connait pas on veut pas ouvrir mais bien forcer...)



Au flash on a vite tendance à isoler le sujet en le faisant briller de mille feux. J'ai plusieurs chats éclatant sur mes négatifs.

Parfois le mien saute des prises sans aucunes raison. Parfois il semble se bloquer alors que non et il faut forcer (chose que je n'aime pas...). Bref, le mien est un peu chiant sur ce point mais c'est rare et le reste je lui pardonne tout, car c'est qu'il fait son charme.

Autre point, mais je pense qu'il s'agit d'une légende, certains disent que l'obturateur ne serait pas parfaitement étanche à la lumière et qu'orienter l'appareil vers le soleil pourrait voiler le film. J'ai essayé et ben non.

D'un point de vue accessoire il a une sacoche, mais moi je n'ai que la boîte en carton! (C'est pas très utile...)



Sur ce, je suis finalement très content de cet appareil même si après avoir passé plus de 3 semaines consécutives avec m'ont suffit et maintenant je préfère juste voir les photos. En tout cas c'est vraiment le type parfait pour des photos vintage carrées pas chères (appareil bon marché, format de film le moins cher, format carré 24x24 plus rentable que le 24x36), d'assez bonnes qualité et sans trop de soucis quand on sait quoi faire en chargeant. (Mais grâce à moi vous savez!)